Le football africain en deuil avec la mort de l’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, apporté ce 31 mars par le Covid-19, à l‘âge de 68 ans.
Le football africain pleure son Pape
Journaliste, agent de joueurs puis patron de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf a connu de multiples vies jusqu‘à son décès mardi 31 mars des suites du coronavirus. Le Sénégalais né à Abéché, au Tchad, aura marqué l’histoire du football pour avoir été le premier noir, et le seul jusqu‘à présent, à avoir dirigé un club d‘élite en Europe.
Sa disparition, laisse derrière lui un sport orphelin et des supporters phocéens dévastés. Au Sénégal, comme partout en Afrique et dans le monde, les hommages se sont multipliés à l’annonce de son décès. « Nous supporters de l’Olympique de Marseille au Sénégal, avons perdu un très grand homme, dans le sens où non seulement Pape Diouf était Sénégalais mais en plus de cela, il a été le premier président noir d’un club d‘élite des cinq grands championnats. », regrette Adama Ndione, vice-président de l’Association des supporters de l’Olympique de Marseille du Sénégal.
Arrivé à Marseille à 18 ans, Pape Diouf aura été un acteur majeur de l’histoire du club phocéen dont il a été tour à tour manager général du club, chargé des affaires sportives, président du directoire avant d’en prendre les rênes en 2005. Et il aura été l’un des grands architectes du renouveau du club.
Même s’il n’a pas réussi à remporter un trophée avec l’OM, sa présidence sera tout de même marquée par une régularité en Ligue des Champions du club phocéen qu’il a mené à trois podiums de Ligue 1 (2ème en 2006-2007, 3ème en 2007-2008, et 2ème en 2008-2009) et deux finales consécutives de Coupe de France toutes perdues (en 2006 face au Paris Saint-Germain et en 2007 face au FC Sochaux-Montbéliard).
Avant d’intégrer l‘équipe dirigeante olympienne, il en a d’abord été un pion essentiel, gérant notamment les intérêts de plusieurs superstars qui ont forgé la légende du club comme Joseph-Antoine Bell, Basile Boli, Abedi Pélé, ou encore Didier Drogba, dont il fut agent.
Au Stade Vélodrome à Marseille, sur le Vieux port, les habitants confinés chez eux ont applaudi celui qui a dirigé ce club de 2005 à 2009. Mort à l‘âge de 68 ans, Pape Diouf, c‘était aussi une liberté de ton qui l’a conduit à combattre le racisme, notamment lors de l’affaire dites des “quotas” de binationaux dans les centres de formation et les écoles de football de France. Pape Diouf laisse derrière lui grande vide. Et tout un continent qui pleure un de ses plus grands ambassadeurs.