Des pays africains ont pris une batterie de mesures destinées à enrayer la propagation du nouveau coronavirus. Mais des mesures pas trop suivies par les populations. Voici quelques pratiques susceptibles de compliquer la tâche des dirigeants.
Lutte contre le COVID-19 en Afrique : mesures contre « décisions »
Une affaire qui fait grand bruit au Cameroun. L’affaire, c’est bien ce que la CRTV, chaîne de télévision nationale a appelé « insouciance » pour dénoncer le comportement de certains Camerounais placés en quarantaine dans des hôtels de Yaoundé à leur arrivée des pays touchés par le COVID-19.
En effet, lassés de cette « solitude » de 14 jours, ces « mbenguistes » (ceux qui reviennent de l’Europe) ont décidé de faire venir des professionnels du sexe dans leurs chambres d’hôtel. Si la police a pu arrêter une quarantaine de belles de nuit, nul ne sait pour le moment si certains de leurs clients placés en quarantaine étaient des porteurs asymptomatiques du COVID-19.
Au Congo voisin, c’est la confusion et les interrogations. Si d’après des observateurs le couvre-feu décrété par le président Sassou-Nguesso a été respecté à son premier jour, le confinement a carrément été mis entre parenthèses. Du moins à Brazzaville et Pointe-Noire où les populations circulaient librement dans les artères des deux grandes villes du Congo.
« Le confinement au quartier Thystère (quartier de Pointe-Noire, NDLR) ? Il ne concerne que les véhicules, pas nous », a écrit sur sa page facebook, Blanche Simona, une journaliste basée à Pointe-Noire.
Manque de « discipline »
« Quand ils vont commencer à mourir comme des mouches empoisonnées, ce sera encore la faute aux franc-maçons. Ben, de toute manière, le peuple vivant de la recette de la veille a le droit de s’infecter. C’est le seul destin qui lui semble possible », a lancé pour sa part Huguette Nganga-Massanga, écrivaine.
Des pratiques qui sont observées dans plusieurs pays d’Afrique. En afrique du sud par exemple, les autorités ont récemment inculpé de meurtre deux hommes testés positifs pour être en contact avec d’autres personnes.
Ces pratiques, qui s’apparentent à de contre décisions, pourraient accélerer la propagation de la maladie dans plusieurs pays africains. Quitte à rendre toute l’Afrique ou presque impuissant devant ce virus qui a déjà touché plus de 5 778 Africains et tué plus de 200 personnes sur le continent.
Comme quoi, la lutte contre le coronavirus est avant tout une affaire de prise de conscience, de citoyenneté. Mieux de « discipline », selon l’expression du président Sassou-Nguesso.
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