La justice du Malawi a remis jeudi en liberté trois figures de la contestation antigouvernementale accusées d’avoir voulu faire pression sur le chef de l’Etat pour qu’il donne le feu vert à la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel en mai.
Malawi : trois opposants au président remis en liberté
Deux de ces membres de la Coalition des défenseurs des droits humains (HRDC), Gift Trapence et MacDonald Sembereka, ont été arrêtés par la police la semaine dernière, et le troisième, Timothy Mtambo, s’est constitué prisonnier mardi.
Ils ont été présentés jeudi à un juge de la capitale Lilongwe, qui les a formellement inculpés puis remis en liberté.
La justice leur reproche d’avoir voulu organiser des manifestations destinées à bloquer les résidences du président Peter Mutharika pour qu’il promulgue une loi indispensable à un nouveau scrutin présidentiel.
Au pouvoir depuis 2014, M. Mutharika a été déclaré vainqueur, par la commission électorale, de la présidentielle qui s’est tenue en mai 2019, avec 159.000 voix à peine d’avance sur son principal adversaire Lazarus Chakwera.
Mais, saisie par l’opposition, la Cour constitutionnelle a annulé ce scrutin en raison de fraudes “systématiques et graves”.
Conformément à l’arrêt de la Cour constitutionnelle, le Parlement a récemment voté une loi qui organise un nouveau scrutin présidentiel en mai prochain. Mais M. Mutharika s’est jusque-là abstenu de la promulguer.
Le chef de l’Etat a fait appel de la décision de la Cour constitutionnelle devant la Cour suprême d’appel du pays qui doit examiner sa requête le mois prochain. Cette procédure pourrait retarder la tenue d’un nouveau scrutin.
Depuis la présidentielle de 2019, la HRDC a organisé de nombreuses manifestations qui ont souvent dégénéré en affrontements avec la police.
AFP