Les forces de sécurité du Malawi ont dispersé mardi avec des gaz lacrymogènes des partisans de l’opposition venus soutenir un militant qui se rendait à la police après avoir appelé à des manifestations antigouvernementales, a constaté un journaliste de l’AFP.
Malawi : incidents entre la police et des partisans de l'opposition
La police a émis la semaine dernière des mandats d’arrêt contre trois responsables de la Coalition des défenseurs des droits humains (HRDC), une ONG à la pointe des manifestations contre le président Peter Mutharika depuis sa réélection contestée en mai 2019.
Au pouvoir depuis 2014, M. Mutharika a remporté de justesse le scrutin, finalement annulé en février par la Cour constitutionnelle en raison de fraudes “systématiques et graves”.
Une nouvelle élection présidentielle est prévue en mai, selon une loi votée récemment par le Parlement qui doit encore être promulguée par le chef de l’Etat.
Pour faire pression sur Peter Mutharika, la HRDC a appelé la semaine dernière à bloquer le 25 mars les résidences du président dans le pays.
Dimanche, deux membres de la HRDC, Gift Trapence et MacDonald Sembereka, ont été interpellés. La troisième personne visée par un mandat d’arrêt de la police, Timothy Mtambo, a décidé de se rendre mardi.
Quelques milliers de partisans de l’opposition l’ont accompagné dans les rues de la capitale Lilongwe, avant que la police ne les disperse à jets de gaz lacrymogène.
“C’est le genre de cruauté contre laquelle on se bat, tirer des gaz lacrymogènes contre des gens innocents”, a déclaré à la presse Timothy Mtambo, avant de se rendre à la police.
La HRDC a fait part de son indignation. “Nous condamnons dans les termes les plus forts l’arrestation de nos camarades et demandons leur libération immédiate”, a réagi un de ses responsables, Billy Mayaya.
AFP