La jeunesse africaine confiante en l’avenir de son continent. C’est ce que révèle une récente étude qui souligne une montée de l’afro-optimisme sur le continent, malgré des difficultés persistantes.
L'afro-optimisme en hausse sur le continent – Étude
Commanditée par la fondation Ichikowitz, l’enquête sur la jeunesse africaine a porté sur 14 pays africains, dans lesquels ont été interrogés 4 200 jeunes âgés entre 18 et 24 ans. L‘âge moyen en Afrique est inférieur à 20 ans, selon l’ONU, soit un continent de 10 ans plus jeune que tout autre continent.
De ces entretiens, les enquêteurs ont relevé que la plupart des personnes interrogées étaient certes insatisfaits de l‘état de leur pays, mais près de la moitié ont estimé que le continent dans son ensemble se porte mieux que des décennies auparavant. Deux tiers des personnes interviewées jugent même qu’elles assistent à une « transformation du siècle africain ».
« Nous avons trouvé des jeunes qui refusent de se dérober aux défis très réels de l’Afrique, qui sont honnêtes sur ce qui doit être fait et quel doit être leur rôle pour y parvenir – et ils sont extrêmement désireux de faire cette différence », a fait savoir Ivor Ichikowitz , président de la fondation éponyme.
Pour la majorité des jeunes interrogés, les nouvelles technologies, notamment Internet, ont été pour beaucoup dans la transformation du continent, ouvrant des opportunités au-delà des frontières nationales et connectant les jeunes à travers l’Afrique et le reste du monde.
Tenir compte des réalités
« La technologie a connecté les Africains à bien des égards. Nos grands-parents étaient panafricanistes et comprenaient la lutte pour l’Afrique… mais maintenant, plus que jamais, vous pouvez lire une histoire en temps réel de ce qui se passe dans un autre pays », a commenté pour The Guardian Rosebell Kagumire, rédactrice en chef du site Internet African Feminism.
Petite nuance néanmoins, la journaliste suggère que l’on s‘éloigne des définitions simplistes de l’afro-optimisme. Car des problèmes comme la corruption, le manque d’emplois, la paix et la sécurité demeurent des préoccupations majeures pour les jeunes africains. « Je ne pense pas que quiconque soit dans un état d’optimisme permanent, et certainement pas les jeunes Africains (...) Même lorsque les gens sont optimistes, cela dépend des réalités », a-t-elle ajouté.
Malgré la baisse des cours des matières premières et des situations politiques et sécuritaires inquiétantes – notamment en Afrique centrale et dans la région sahélienne – le continent compte des pays à forte croissance comme le Kenya, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Rwanda ou encore le Sénégal pour ne citer que ceux-là. Une embellie économique qui fait courir des investisseurs africains basés sur d’autres continents qui espèrent exploiter désormais le potentiel africain et y apporter leur part de connaissance, en dépit de certaines lenteurs administratives ou de l’insuffisance infrastructurelle.