Le chef d‘état-major des armées tchadiennes, le général Taher Erda Tahiro, a été relevé de ses fonctions moins d’un an après avoir été nommé, pour être remplacé par un autre proche du président, le général Abakar Abdelkarim Daoud, a annoncé la présidence jeudi soir.
Tchad : un nouveau chef d’état-major des armées
“Le général de corps d’armée Abakar Abdelkarim Daoud est nommé chef d‘état-major des armées, en remplacement du général Taher Erda Tahiro, appelé à d’autres fonctions”, explique la présidence dans un décret, sans plus de détails.
Ce changement à la tête de l’armée tchadienne intervient alors que les attaques jihadistes se multiplient autour du lac Tchad.
Trois soldats ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque attribuée au groupe jihadiste Boko Haram sur l‘île tchadienne de Choua, dans cette région.
Le nouveau chef d‘état-major, Abakar Abdelkarim Daoud, 52 ans, est un proche du président Idriss Déby Itno. Tout comme lui, il est issu de l’ethnie zaghawa, et fut son garde du corps avant de devenir commandant de la Garde républicaine et de grimper les échelons de l’armée.
Dernièrement, après un passage comme chef d‘état-major de l’armée de terre en 2016, il était devenu conseiller au ministère de la Défense avant de devenir conseiller de la garde présidentielle en 2018.
Combattant aguerri
Combattant aguerri, il a rejoint l’armée dès l‘âge de quatorze ans et a perdu un bras et une jambe dans des combats. Il suit Idriss Déby quand ce dernier lève une armée pour renverser l’ancien président Hissène Habré.
Le Tchad, un des pays les plus pauvres du monde, doit faire face aux attaques jihadistes dans le sud-est du pays, mais également aux combats entre agriculteurs et éleveurs dans l’ouest. Le nord du pays, frontalier avec la Libye, est une zone de non-droit où cohabitent orpailleurs illégaux, trafiquants et rebelles.
Présente au sein du G5 Sahel avec le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, l’armée tchadienne intervient aussi en dehors de son territoire. Elle a ainsi récemment annoncé l’envoi d’un bataillon (480 personnes) dans la région des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, victime, elle aussi de sanglantes attaques de groupes jihadistes.
AFP