Les bureaux de vote ont ouvert dimanche matin aux Comores pour des élections législatives offertes au camp du président Azali Assoumani par ses adversaires qui boycottent le scrutin.
Les Comoriens aux urnes pour élire leurs députés
Quelque 320.000 électeurs sont appelés à participer à ce premier tour de scrutin pour choisir les 24 députés de l’Assemblée fédérale comorienne.
La plupart des bureaux de la capitale Moroni, noyée sous de fortes averses, ont ouvert en début de matinée avec du retard, le temps de pouvoir disposer du matériel électoral, a constaté un journaliste de l’AFP.
L’opposition a refusé de participer à ces législatives, faute d’avoir obtenu les garanties pour qu’il soit “transparent, libre et démocratique”.
La présidentielle disputée en mars 2019 a laissé un goût très amer dans la bouche des adversaires du président Azali.
Chef de l’Etat de 1999 à 2006, réélu en 2016, l’ex-colonel putschiste a été déclaré vainqueur par la Commission électorale dès le premier tour, crédité de 59,09% des suffrages.
Ses rivaux, qui comparent son régime à une “dictature”, n’ont jamais reconnu ces résultats en dénonçant des fraudes caractérisées, comme la plupart des observateurs.
Vives tensions
A sens unique, la campagne s’est déroulée sans passion dans les trois îles (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli) du pays.
Mais de vives tensions sont apparues cette semaine entre les composantes de la coalition présidentielle.
Le torchon brûle ouvertement entre la Convention pour le renouveau des Comores (CRC) de M. Azali et le parti Orange de son ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou dit “Kiki”, chargé de l’organisation des élections.
Le ministre de la Justice et membre de la CRC, Mohamed Housseine, a accusé Orange de ne pas jouer le jeu de l’union. “Un divorce entre la CRC et Orange, donc entre Azali et Kiki n’est pas à exclure”, a-t-il lancé.
Le chef d’un autre parti de la coalition, Abdou Soulé Elbak (mouvement Dudja, la “vague”) a de son côté dénoncé le “comportement hégémonique” de la CRC.
Interrogé par l’AFP, le secrétaire général de la CRC, Youssouf Mohamed Ali, dit Belou, a calmé le jeu. “Il y a bien compétition entre partis de la majorité, mais on va se retrouver après le second tour”, a-t-il assuré.
Les premiers résultats sont attendus en soirée.
Un second tour est programmé le 23 février, en même temps que des élections municipales.
AFP