L’ancien président angolais José Eduardo dos Santos a assuré qu’il n‘était pas impliqué dans les accusations de détournement de fonds publics reprochés à sa fille, la milliardaire Isabel dos Santos.
Accusé de corruption en Angola, Eduardo dos Santos sort du silence
Dans un courrier en date du 13 janvier consulté vendredi par l’AFP, l’ex-homme fort du pays est sorti du silence qu’il observe depuis le début de l’affaire qui vise sa fille aînée. Sans l‘évoquer directement, il affirme y être totalement étranger.
“Le président de la République (...) n’a jamais transféré d’argent public sur son compte ou à quelconque autre entité. Tout ce qui a été dit relève du mensonge”, écrit M. dos Santos.
Le mois dernier, un tribunal de Luanda a bloqué les comptes bancaires et des avoirs angolais d’Isabel dos Santos.
La justice angolaise la soupçonne d’avoir détourné, avec son époux le Congolais Sindika Dokolo, plus d’un milliard de dollars des comptes des entreprises publiques Sonangol (pétrole) et Endiama (diamant) pour nourrir ses affaires privées.
José Eduardo dos Santos, au pouvoir de 1979 à 2017, n’est pas poursuivi personnellement dans cette affaire, mais son ombre plane avec insistance dans le dossier.
Ses adversaires lui reprochent d’avoir mis l‘économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.
“Le président de la République n’avait aucune participation directe dans les ventes de diamants (et) n’a pas vendu ou acheter de diamants. Qui dit le contraire ment”, a écrit M. dos Santos dans le courrier adressé aux présidents de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle.
“Le président de la République n’avait aucune participation directe dans la vente de pétrole brut”, a-t-il poursuivi.
Isabel dos Santos nie catégoriquement avoir pillé les caisses de l’Etat, dénonçant le “procès politique” qui lui est fait par le successeur de son père, Joao Lourenço.
Depuis qu’il est arrivé au pouvoir, ce dernier a écarté les proches de son prédécesseur des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays au nom de la lutte contre la corruption.
Isabel dos Santos, qui dirigeait depuis un an la compagnie pétrolière nationale Sonangol, et son demi-frère, Jose Filomeno dos Santos, qui présidait le fonds souverain du pays, ont été victimes de ce grand ménage.
Ce dernier est jugé depuis décembre à Luanda pour détournements de fonds publics.
AFP