Le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, a été reçu jeudi par le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d’une visite consacrée à la crise en Libye, a-t-on appris de source officielle.
Crise en Libye : les chefs de la diplomatie italienne et égyptienne à Alger
M. Di Maio avait été reçu auparavant par son homologue Sabri Boukadoum avec lequel il a discuté de “la situation en Libye sur laquelle les deux pays déploient des efforts diplomatiques intenses en faveur d’une solution politique”, selon l’agence officielle algérienne APS.
“Il est temps de mettre tous les pays et toutes les personnes autour d’une table et trouver la solution qui permet de garantir la paix dans cette région”, a assuré M. Di Maio, cité par l’APS.
“Tout le monde est d’accord pour un cessez-le-feu en Libye”, a ajouté le ministre italien qui s’est récemment rendu à Istanbul, à Bruxelles et au Caire dans le cadre des efforts diplomatiques internationaux visant à une solution pacifique.
De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, est arrivé à la mi-journée dans la capitale algérienne où, selon le porte-parole du ministère Ahmed Hafez, il doit également rencontrer M. Tebboune et son homologue Sabri Boukadoum.
Depuis plusieurs jours, la diplomatie algérienne intensifie les initiatives politiques en vue d’un apaisement de la crise en Libye, pays avec lequel elle partage près de 1.000 km de frontière.
L’Algérie a appelé la communauté internationale à “prendre ses responsabilités” et à “imposer un cessez-le-feu” dans ce pays divisé.
Le ministre italien des Affaires étrangères entame sa visite à Alger alors que le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a appelé l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, à cesser son offensive sur Tripoli, la capitale libyenne.
Syrte, un verrou stratégique
Les forces loyales au maréchal Haftar se sont emparées de Syrte, un verrou stratégique entre l’est et l’ouest de la Libye.
Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée entre deux autorités: le gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Haftar dans l’Est.
Lundi, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, s’est brièvement rendu à Alger, où il a été suivi par le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
La semaine dernière, le Parlement turc avait voté en urgence une motion permettant au président turc Recep Tayyip Erdogan d’envoyer des troupes en Libye, en soutien au GNA.
Soucieuse de rester à “équidistance” des deux camps en guerre en Libye, Alger rejette de son côté “toute ingérence étrangère” et exhorte “toutes les composantes et parties libyennes (...) à un retour rapide au processus du dialogue national inclusif”.
Une conférence internationale, à laquelle a été invitée l’Algérie, est prévue prochainement à Berlin afin de trouver une solution politique en Libye sous l‘égide des Nations unies.
AFP