Deux proches de l’ancien directeur de cabinet du président gabonais Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga, incarcéré mi-décembre pour détournements de fonds publics, ont été interpellés et placés en garde à vue à Libreville, a-t-on appris lundi d’une source proche du dossier.
Opération anticorruption au Gabon : deux nouvelles arrestations
L’ancien ministre des Transports et député, Justin Ndoundangoye “a été interpellé jeudi soir après avoir tenté de fuir vers le Congo voisin et est actuellement en garde à vue”, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. “Il est entendu dans le cadre de l’opération anticorruption en cours au Gabon”, a-t-elle ajouté.
Un ancien cadre du parti au pouvoir au Gabon, Alexis Ndouna “est également en garde à vue depuis samedi, entendu, lui aussi, pour des détournements de fonds publics mais aussi dans une affaire de viol sur mineur”, a ajouté cette source.
M. Ndouna était depuis fin octobre sous le coup d’un mandat d’arrêt international, soupçonné d’avoir forcé une collégienne de 14 ans à des rapports sexuels et d’avoir participé activement à un réseau de proxénétisme.
“Il a été rattrapé par Interpol à Brazzaville au Congo, et extradé samedi à Libreville”, a précisé la source.
Le Gabon s’est lancé début novembre dans une vaste opération anticorruption visant l’ancien homme fort de la présidence, M. Laccruche Alihanga.
“Scorpion”
Baptisée “Scorpion”, cette opération a mené à l’incarcération de plus d’une dizaine de ses proches, dont trois anciens ministres et l’ex-porte parole de la présidence.
Au Gabon, le détournement de fonds publics par une personne exerçant une fonction publique est un délit passible de vingt ans d’emprisonnement et de 100 millions de francs CFA d’amende (153.000 euros).
M. Laccruche Alihanga avait été nommé il y a plus de deux ans à la tête du cabinet d’Ali Bongo Ondimba, mais alors que le chef de l’Etat se remettait de l’AVC qui l’a frappé en octobre 2018, il était devenu ces derniers mois le véritable homme fort du Gabon. Il avait fait nommer nombre de ses proches ministres ou à la tête d’institutions ou entreprises publiques, ou des services de sécurité.
Ces dernières semaines, le président Ali Bongo Ondimba, 60 ans, a multiplié les apparitions publiques, manifestement en meilleure forme, après être longtemps resté absent de la scène médiatique.
Début décembre, il a nommé son fils Noureddin Bongo Valentin, 28 ans, “coordinateur général des Affaires présidentielles” afin de l‘épauler dans sa mission.
Pays pétrolier d’Afrique centrale, le Gabon est régulièrement pointé du doigt pour des affaires de détournements de fonds publics. Il est dirigé par Ali Bongo Ondimba depuis 10 ans, élu en 2009 après le décès de son père Omar Bongo Ondimba, arrivé au pouvoir en 1967.
AFP