Burundi : Pierre Nkurunziza réaffirme son désir de quitter le pouvoir en 2020

Le chef de l‘État burundais persiste et signe. Pierre Nkurunziza a de nouveau indiqué qu’il ne se portera pas candidat à la présidentielle de 2020. Suffisant pour rassurer ses détracteurs jusqu’ici sceptiques ?

Qui, au lendemain de la présidentielle de mai 2020, succédera à Pierre Nkurunziza ? Difficile de le savoir. Une chose est néanmoins sûre, l’actuel locataire du palais Ntare Rushatsi Cambarantama emménagera dans l’une de ses résidences privées.

La promesse a été faite jeudi lors d’un entretien avec des journalistes. Le dirigeant burundais avait auparavant fait cette promesse aux soldats de son pays en indiquant que c‘était la dernière fois qu’il leur adressait les vœux de fin d’année en tant que président. Il les a ainsi exhortés à garder « cohésion et discipline » et à éviter le « désordre ».

C’est la deuxième fois que Pierre Nkurunziza fasse cette annonce après celle de l’année dernière, au lendemain d’un référendum constitutionnel à multiples enjeux.

Parmi ces enjeux, le passage de cinq à sept ans du mandat présidentiel et la possibilité pour Nkurunziza de briguer un quatrième mandat consécutif.

Or, son insistance, à se présenter à nouveau en 2015 a conduit à des troubles politiques aux conséquences fort graves. D’après des ONG dont la ligue burundaise des droits de l’homme « ITEKA », entre 2015 et 2018, plus de 1710 meurtres ont été commis. L’ONG affirme également avoir répertorié 486 cas de disparitions forcées, 558 victimes de torture et 8 561 arrestations arbitraires, 430 000 déplacés.

Des accusations qui ont sans doute déplu au gouvernement burundais devenu plus tard le premier pays à se retirer de la Cour pénale internationale.

Mais quelles que soient les accusations, Nkurunziza entend par-dessus tout se montrer sincère vis-à-vis de son peuple plutôt que de lui servir un parjure. Comme il l’avait déclaré en 2018 : « Un homme peut changer sa position au lit, mais il ne peut pas changer sa parole ».

Reste à savoir s’il ne reviendra pas sur ses propos en utilisant quelque subterfuge.
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