Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a annoncé dimanche une réduction du nombre de soldats soudanais engagés au Yémen dans la coalition commandée par l’Arabie saoudite depuis 2015 pour aider le pouvoir face aux rebelles Houthis.
Le Soudan retire 10 000 soldats de la guerre au Yémen
“Nos troupes au Yémen au début étaient au nombre de 15.000 et maintenant elles sont descendues à 5.000”, a dit M. Hamdok qui s’exprimait à sa descente d’avion à Khartoum à la suite d’une visite de six jours aux Etats-Unis.
Cette déclaration de M. Hamdok est une première, les autorités soudanaises n’ayant jamais auparavant évoqué publiquement de chiffres concernant le nombre de soldats soudanais présents au Yémen en guerre.
“Nous pensons que la solution au Yémen est politique”, a ajouté M. Hamdok, qui a pris ses fonctions en septembre dans un gouvernement de transition à la suite de la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir.
Ce dernier, qui dirigeait le pays d’une main de fer après avoir pris le pouvoir en 1989 par un coup d’Etat, avait décidé l’envoi des troupes soudanaises au Yémen.
Par la suite, les pertes soudanaises au cours des combats avaient suscité des appels au retour des troupes, alors que des images de soldats soudanais morts ou blessés circulaient sur les réseaux sociaux.
La visite d’Abdallah Hamdok coïncide avec un réchauffement spectaculaire des relations entre les Etats-Unis et le Soudan rendu possible par la chute de M. Béchir. Mercredi, Washington a annoncé sa décision de nommer un ambassadeur à Khartoum pour la première fois depuis 23 ans.
Au cours de sa visite, M. Hamdok, qui a rencontré des responsables et des élus américains, a aussi évoqué la possibilité d’un retrait du Soudan de la liste noire américaine des “Etats soutenant le terrorisme” pour avoir notamment accueilli le chef jihadiste du réseau Al-Qaïda Oussama ben Laden.
Des négociations sont en cours, notamment sur la question des réparations financières aux familles de victimes des attentats perpétrés par Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie en 1998 et contre le destroyer américain USS Cole en 2000.
Le Soudan est inscrit sur la liste noire américaine depuis 1993.
AFP