Building bridges intiative (BBI, Initiative bâtir les ponts). C’est la trouvaille du président kényan Uhuru Kenyatta pour anticiper les crises politiques et partant cimenter l’unité nationale. Un esapce de dialogue auquel croit l’opposant Raila Odinga.
Kenya : des ponts de l'unité nationale
« Bomas of Kenya », un grand centre culturel en plein cœur de Nairobi, certes, mais apparemment peu connu à l‘échelle mondiale. Toutefois, il pourrait constituer à l’avenir un référent significatif pour la postérité kényane.
Et pour cause ? C’est ici que se réunissent intellectuels, membres de la société civile et acteurs politiques sous l’impulsion du président Uhuru Kenyatta et du chef de file de l’opposition Raila Odinga ainsi. Objectif affiché : dévoiler et débattre de l‘état d’application du Building bridges intiative (BBI, Initiative bâtir les ponts).
Lancé par le chef de l‘État kényan, il y a près d’un an le BBI est destiné à bâtir l’unité nationale. « Le BBI consiste à renforcer par le dialogue permanent entre Kényans, l‘équité, l‘égalité des sexes, l‘égalité de tous devant la justice. Il s’agit d’effacer les phénomènes comme les violences électorales, le tribalisme et le régionalisme qui nous ont causé du tort », se défendait ce matin à la télévsion, Musalia Mudavadi, un proche d’Uhuru Kenyatta.
C’est donc la poursuite d’un processus débuté il y a près d’un an au plus haut sommet de l’univers politique kényan. En fin mai 2018, contre toute attente, Uhuru Kenyatta et Raila Odinga apparaissent en public pour la deuxième fois (après l’inattendue poignée de main de mars) et demandent en chœur pardon au peuple kényan.
« Plus jamais de morts à cause de la politique »
« Nous avons fait campagne l’un contre l’autre, nous avons dit des choses méchantes l’un envers l’autre, et aujourd’hui, je demande pardon et souhaite présenter mes excuses », déclara Kenyatta. « Plus jamais un Kényan ne mourra à cause d’une élection », embraya pour sa part Raila Odinga.
Les deux dirigeants faisaient allusion aux violences qui firent près de 100 morts, suite à la contestation des résultats de la présidentielle d’août 2017.
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Et depuis le mea-culpa des deux leaders, le pacte de paix a pris des allures d’un processus irrévocable. Un véritable « Je t’aime moi non plus » qui se matérialise lorsque Raila Odinga est délégué en Afrique du Sud comme représentant de l‘État kényan aux obsèques de Winnie Mandela décédée en avril 2018.
Mais le BBI a beau être pertinent, il est loin de rassurer tous les Kényans. Des internautes estiment que le BBI est une coquille « vide ». « Le contenu du BBI est confus et presque aussi vide qu’un tambour. C’est une sinécure mise en place pour engraisser les amis. Donc, ce n’est pas réaliste », déplore par exemple sur Twitter John Githongo, un anonyme.