L’humanité célèbre ce 20 novembre le 30è anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et le 30è anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’enfant.
Congo - Droits de l'enfant : et si « Maman » Potignon était encore là ?
Séminaires, conférences-débats, activités ludiques, ... ONG, pouvoirs publics et institutions onusiennes rivaliseront encore d’ardeur pour revendiquer ou faire la promotion des droits de l’enfant.
Sans pour autant déroger à la règle, au Congo-Brazzaville, beaucoup se souviendront encore de Micheline Potignon Ngondo. Décédée en fin mai dernier à l‘âge de 74 ans, cette native de la région de la Cuvette-Ouest au nord, est entrée dans l’histoire pour avoir légué un « précieux » héritage juridique aux enfants congolais : la loi qu’elle proposa et défendit à l’Assemblée nationale durant ses deux mandats (2002-2012).
Baptisé, loi Potignon, le texte a été promulgué le 14 juin 2010. Composé de 131 articles, il énumère les droits fondamentaux de l’enfant, les différentes violations et les sanctions à infliger à des contrevenants. « La traite, la vente et toutes les formes d’exploitation de l’enfant sont interdites en République du Congo », peut-on par exemple lire à l’article 60.
Mais à l’instar de la multitude de lois congolaises la loi Potignon peine à être appliquée. Parmi les causes, la méconnaissance du texte par des institutions dont la police. Faire connaître ce texte dans tous les coins du Congo, même après son échec aux législatives de 2012, « maman » Potignon aura plus travaillé à la promotion qu‘à la conception de son texte.
Dire qu’elle serait en marge des célébrations de ce 20 novembre, ce serait peut-être obliger ses collaborateurs à démontrer le contraire.
Dans une société congolaise où des enfants sont privés des droits comme l’acte de naissance, l’alimentation, les loisirs et surtout l‘éducation, la loi Potignon est saluée par de nombreux Congolais comme étant le meilleur instrument juridique de protection de l’enfant.
Comme si elle savait que le 30è anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant serait placé sous le thème « Les enfants d’abord ».