Les autorités gambiennes ont publié vendredi un projet de nouvelle Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, près de trois ans après le départ du pouvoir du dictateur Yahya Jammeh.
Gambie : projet de Constitution pour deux mandats présidentiels
Le texte a été remis à la presse par la Commission de révision, mise en place en juillet 2018 par le président gambien Adama Barrow pour une durée de 18 mois.
Il doit remplacer la Constitution en vigueur depuis 1997, sous le président Jammeh, officier arrivé à la tête de la Gambie par un coup d’Etat en 1994 et qui a dirigé jusqu’en 2017 un régime de féroce répression.
Les mandats présidentiels de cinq ans seront limités au nombre de deux, selon le document consulté par l’AFP. Le droit à l’information, ne comportant pas de danger pour la sécurité de l’Etat, est consacré par ce nouveau texte.
La Commission de révision, dirigée par un juge de la Cour Suprême, Cherno Sulayman Jallow, doit mener une consultation nationale pour recueillir les opinions sur le projet.
Le document issu de cette consultation doit ensuite être soumis au président Barrow, puis à l’Assemblée nationale, avant un référendum populaire dont la date doit être fixée par le gouvernement, selon les autorités gambiennes.
Le président Barrow, entré en fonctions en janvier 2017 pour cinq ans, avait initialement annoncé qu’l ne ferait qu’un mandat de trois ans, jusqu’en janvier 2020. Il a ensuite déclaré qu’il irait jusqu’au bout de son quinquennat, en janvier 2021, contre l’avis de responsables du camp l’ayant soutenu pour son accession au pouvoir face à Yahya Jammeh.
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, M. Jammeh s‘était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu‘à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow.
Après six semaines d’une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays à la suite de l’intervention militaire de la Cédéao et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
Les défenseurs des droits de l’homme avaient accusé le régime Jammeh d’actes systématiques de torture contre des opposants et des journalistes, d’exécutions extra-judiciaires, détentions arbitraires et disparitions forcées.
AFP