Le Parlement togolais a voté ce mardi pour offrir le droit de vote à la diaspora togolaise dès la présidentielle de 2020. Condition pour y accéder, se munir de son passeport, de sa carte consulaire dans l’une des 21 ambassades du Togo pour s’inscrire. C’est une première dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui sort à peine de plusieurs mois d’une crise politique qui a souvent tourné au pugilat entre manifestants de l’opposition et la force publique.
Le vote des Togolais de l'étranger entériné par le Parlement
Durant ces mois de troubles, le vote des Togolais de l‘étranger était, en effet, l’une des exigences phares de la plateforme de l’opposition rassemblée au sein de la coalition C14 qui demandait dans l’ensemble une modification radicale et rétroactive de la Constitution. Si certains points ont été satisfaits, des points d’achoppement ont perduré, notamment la non-rétroactivité de la limitation des mandats. De fait, le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, aura l’occasion de briguer deux nouveaux mandats, jusqu’en 2030.
Une partie de l’opposition togolaise reste toutefois dubitative quant à l’impact réel de la nouvelle mesure sur l‘émergence d’une démocratie réelle dans le pays. Elle estime en effet que les conditions du vote de la diaspora soient assouplies et que les prochains scrutins soient plus libres et transparents. “Le vote de la diaspora ne sert à quelque chose que dans des élections libres démocratiques et transparentes”, estime Jean Kissi, secrétaire général du Car, un parti d’opposition qui s’est exprimé au micro de la DW.