Plusieurs dizaines de médecins du Zimbabwe ont été suspendus par les autorités pour leur participation à une grève qui paralyse depuis deux mois les hôpitaux publics du pays, a annoncé mardi la ministre de l’Information, Monica Mutsvangwa.
Au Zimbabwe, plusieurs dizaines de médecins grévistes révoqués
Les praticiens du secteur public ont cessé le travail depuis le début du mois d’octobre pour exiger du gouvernement une revalorisation de leurs salaires, dont la valeur a fondu à cause de l’hyperinflation et de la dévaluation de la devise locale.
Les grévistes affirment que leur salaire a perdu quinze fois sa valeur en l’espace d’un an et ne dépasse plus l‘équivalent d’une centaine d’euros par mois.
Le Zimbabwe est plongé depuis une vingtaine d’années dans une terrible crise économique, marquée par un taux de chômage de plus de 90% et les pénuries de produits alimentaires, de carburant ou de médicaments.
Les prix y ont augmenté de plus de 300% en rythme annuel en août, selon la Banque mondiale. Les médecins ont rejeté toutes les hausses de salaire proposées par le gouvernement du président Emmerson Mnangagwa, qui a obtenu de la justice qu’elle déclare leur grève illégale et leur ordonne de reprendre le travail.
Face à leur refus, les autorités ont engagé des procédures disciplinaires contre les récalcitrants. “Les audiences disciplinaires (...) ont débuté le 1er novembre. Sur les 80 médecins poursuivis, 77 ont été reconnus coupables et révoqués”, a déclaré mardi Mme Mutsvangwa à la presse à l’issue du conseil des ministres.
“Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer un retour au plus vite à la normale”, a-t-elle ajouté.
Les fonctionnaires du pays, qui exigent eux aussi une revalorisation de leurs salaires, ont à leur tour appelé à manifester mercredi dans les rues de la capitale Harare.
AFP