Les Springboks ont basé leur plan de jeu sur les fondamentaux du rugby (conquête, défense) mais aussi un zeste de talent pour asseoir leur succès face à l’Angleterre (32 – 12) en finale de la Coupe du monde, samedi à Yokohama.
Mondial-2019 : Conquête, défense et talent, le leit-motiv des Springboks
Pas de mêlée, pas de victoire
“Pas de mêlée, pas de victoire” : les Springboks ont réhabilité ce principe vieux comme le rugby, en axant leurs efforts sur ce secteur particulier. “On a eu des problèmes en mêlée. On a eu du mal, notamment en première période. On a fait des changements en seconde et ça nous a permis de revenir un peu”, a résumé Eddie Jones, le sélectionneur de l’Angleterre.
Le XV de la Rose a notamment été handicapé par la sortie prématurée de son pilier droit Kyle Sinckler, groggy (2e). Son remplaçant Dan Cole est “monté aux arbres” face à Tendai “The Beast” Mtawarira. La faillite anglaise dans ce secteur a notamment été à l’origine directe de quatre des six pénalités réussies par le buteur sud-africain Handré Pollard. Les Springboks, qui avaient placé six avants sur le banc des remplaçants, ont eux compensé sans problème la sortie simultanée du talonneur Bongi Mbonambi et du deuxième ligne Lood de Jager.
“Je ne pense pas que Dan Cole ou d’autres sont mauvais en mêlée, mais je pense que surtout nos gars étaient plus frais”, a souligné Rassie Erasmus pour justifier la pléthore d’avants sur le banc.
...Malgré la possession de balle adverse
Ultra-dominateurs en conquête directe, et surtout en mêlée fermée, les Springboks ont pourtant abandonné le ballon à leurs adversaires (56 % de possession pour les Anglais), le plus souvent via le jeu au pied de la charnière
De Klerk-Pollard. Une fois le ballon rendu à l’adversaire, les Sud-Africains ont fait confiance à leur défense, avec 154 placages et un taux de réussite de 92 %. Ils ont également récupéré de nombreuses pénalités dans les mêlées ouvertes, grâce notamment à la présence physique de la troisième ligne Kolisi-Vermeulen-Du Toit.
“Ils nous ont mis la pression et ils ont mis leurs mains sur le ballon. Contre une équipe comme l’Afrique du Sud, c’est toujours difficile de s’en relever”, a relevé l’ouvreur anglais George Ford.
La défense sud-africaine a fait reculer les Anglais, incapables de franchir la muraille verte. Et à été l’origine directe du second essai, inscrit par Cheslin Kolbe, avec à l’origine un ballon récupéré grâce à un énorme “tampon” du talonneur Malcom Marx sur le centre anglais Jonathan Joseph.
Makazole et Cheslin, des ailiers de taille
Derrière la tactique basique mise en place par Rassie Erasmus se cachaient deux pépites, les ailiers Makazole Mapimpi et Cheslin Kolbe, auteurs des deux essais sur des inspirations géniales. Sur le premier, parti d’un côté fermé, amorcé par De Klerk et poursuivi par Am et Marx, Mapimpi a fait la différence avec un jeu au pied plein d’à-propos. Un relais et une passe d’Am plus tard, il était derrière la ligne.
Sur le second, “l‘électrique” Kolbe (1,70 m, 80 kg) a échappé à trois adversaires (Marler, Farrell et Billy Vunipola) dans un espace très réduit, avant de filer derrière la ligne. Avant d‘être porté tel un empereur par les sculpturaux deuxièmes ligne Mostert (1,98 m, 112 kg), RG Snyman (2,06 m, 117 kg) et par l’ouvreur Handré Pollard (auteur de 22 points). Clic-clac : talent, force, réalisme… Le résumé des Springboks champions du monde 2019.
AFP