Pointe-Noire la capitale économique du Congo a abrité du 25 au 27 octobre 2019 le premier congrès scientifique sur les infections virales émergentes et ré-émergentes.
Le Congo en guerre contre les maladies virales
Pour renforcer sa politique scientifique et ses capacités de lutte contre la recrudescence et la résurgence des virus émergents et ré-émergents (VERE), le gouvernement congolais et le secteur privé ont réuni au cours d’un congrès scientifique international à Pointe-Noire, une panoplie d’experts pour échanger sur les expériences liées aux épidémies d’actualité comme le chikungunya qui a récemment frappé les départements de Pointe-Noire et du Kouilou.
“Le chikungunya a été maîtrisé, il y a eu un plan de riposte de la république à ce sujet, il y a de moins en moins de cas de chikungunya”. À indiqué le docteur Raphaël Taty-Taty, spécialiste des maladies infectieuses et co-organisateur du congrès.
Cartographier les maladies, améliorer le diagnostic précoce des infections aux VERE et renforcer les systèmes de santé ont également figuré parmi les thèmes débattus au cours de cette rencontre.
Les questions liées à la rage qui sévit actuellement dans le département de la Bouenza au sud du pays ont également été évoquées au cours de cette conférence intégrante.
L‘épidémie du virus Ebola qui sévit au Congo voisin était également au cœur des débats. Les autorités des deux Congo se félicitent du travail abattu jusque-là avec le soutien de l’OMS et l’introduction d’un vaccin en novembre qui alimente les espoirs d’une maîtrise de la maladie.
“Il y a une baisse et donc , il ya espoir d’une maîtrise. Mais dans les échanges nous avons quand même émis le souhait d’une collaboration dans le sens d’une seule santé que la médecine vétérinaire”. À indiqué le professeur Benjamin Longo-Mbenza de l’université de recherche Lomo.
Il faudra résoudre un autre problème lié au manque d’hygiène et d’assainissement, mais également à l’insuffisance des vaccins.
Pour le professeur Pierre Saliou, la résurgence des maladies infectieuses virales est la conséquence du manque de vaccin.
“C’est par ce que la couverture vaccinale est insuffisante. Pendant un temps, on ne parlait plus beaucoup de fièvre jaune, la couverture vaccinale était correcte il n’y avait plus de grande épidémie, puis comme vous le savez il y a eu dernièrement depuis deux ans, des épidémies très très importantes en Angola en particulier, y’a eu des cas également ici de fièvre jaune à Pointe-Noire et donc pourquoi ? C’est parce que la couverture vaccinale était insuffisante.” A-t-il fait savoir.
L’Organisation mondiale de la santé avait annoncé le jeudi 24 octobre 2019 l‘éradication du polio virus sauvage de type 3, alors que la souche de type 2 avait déjà été éradiquée en 2015. Ne reste présente dans le monde que la souche de type 1, en circulation dans deux pays seulement, l’Afghanistan et le Pakistan.
Au kouilou, une région touchée à 49 %, le personnel médical déplore le manque de tests rapides contre le chikungunya et appelle les autorités à une franche collaboration afin de faire obstruction à la propagation de ce virus mortel.
Le Congo a connu de grandes épidémies de poliomyélite en 2010 et 2015 et du chikungunya en 2019. Et malgré l’accalmie, les experts appellent à la vigilance.