Denise Nkurunziza vent debout contre les hommes qui blâment, frappent ou congédient leurs épouses à cause de la stérilité. Le coup de gueule de l‘épouse du chef de l‘État burundais se trouve dans sa nouvelle composition musicale.
Au Burundi, la première dame défend les femmes stériles
Le plaidoyer est mené par le truchement d’une chanson de quelque 4 minutes intitulée « Umukenyezi Arengeye Kuvyara Gusa » (une femme, c’est plus que donner naissance, en kirundi, langue nationale).
Dans le clip, tout commence par cette séquence : « Tu n’es d’aucune utilité dans cette maison. Ton ventre est toujours plein de haricots, alors que ceux d’autres femmes sont pleins de bébés », déclare l’homme à sa femme après l’avoir frappée.
En incorporant cette séquence, le réalisateur a sans doute voulu plonger les mélomanes au cœur même des sociétés africaines. Bien qu’il n’y ait pas de statistiques, dans le continent, les femmes ayant des difficultés à procréer sont raillées ou stigmatisées si bien que les rapports avec les beaux-parents sont souvent conflictuels.
Mis sous pression par des parents, certains hommes déversent la colère sur leurs femmes. Au point même de déclarer le divorce dans le dessein de chercher et/ou trouver une autre qui soit féconde.
À en croire Mme Nkurunziza, un vrai amour devrait faire fi de l’infertilité du conjoint. « Les femmes ne sont pas créées uniquement pour être appelées mères. Elles sont capables de beaucoup plus », chante la première dame dans le refrain de la chanson. « La fertilité implique deux personnes et l’infertilité ne doit pas être une source de conflits dans le foyer », ajoute-t-elle.
Âgée de 49 ans, Denise Bucumi est mariée à Pierre Nkurunziza depuis 1994. Comme son époux, elle est prédicatrice religieuse. Ils ont cinq enfants biologiques qui vivent en parfaite harmonie plusieurs autres que le couple a adoptés selon des observateurs.