Chaque barre vendue est susceptible de rendre son consommateur plus heureux et le fabricant plus riche. Et pourtant, au fil des ans, les producteurs de cacao se sont appauvris avec chaque gousse récoltée pour fabriquer le même chocolat.
La pauvreté menace les cultivateurs de cacao
C’est l’histoire d’agriculteurs d’Afrique de l’Ouest, en particulier de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, qui fournit 40 % du cacao mondial. Plus de la moitié des producteurs ivoiriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Cela s’explique par un certain nombre de raisons, notamment le changement climatique, la détérioration de la qualité des sols, mais surtout la baisse des prix due aux forces de la demande et de l’offre dictées par les riches marchés étrangers. Les agriculteurs sont au bas de la chaîne des bénéfices de l’industrie du chocolat, qui représente plus de 80 milliards de dollars par an.
C’est pourquoi les pays ouest-africains producteurs de cacao, dont le Ghana et le Nigeria, ont récemment entrepris des efforts pour améliorer leur position de négociation sur le marché à partir de la saison d’octobre 2020.
Le cacao reste un pilier de l‘économie ivoirienne. Sa culture fait vivre cinq à six millions de personnes, soit un cinquième de la population. Elle représente un tiers des exportations et 14 % du PIB, selon la Banque mondiale. Outre la faiblesse des prix, les agriculteurs ont également été récemment confrontés à un nouveau défi, un virus qui pourrait affecter le rythme de production.
Le secteur du chocolat est également accusé d’aggraver la situation des agriculteurs pauvres en les enchaînant à de lourdes dettes au nom d’initiatives visant à réduire la pauvreté.
Avec l’accord de libre-échange récemment ratifié, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont la possibilité de vendre facilement leur cacao et leurs produits comme des boissons et des confiseries sur le continent. Mais il faut que les conditions soient équitables et meilleures que celles actuelles.