Malawi : des policiers soupçonnés de viols en marge de manifestations post-électorales

La police du Malawi a ouvert jeudi une enquête pour viols et tortures à la suite d’allégations d’organisations des droits de l’Homme visant des policiers soupçonnés d’avoir agressé des femmes en marge de manifestations post-électorales.

Depuis les élections présidentielle et législatives de mai, le Malawi, petit pays d’Afrique australe, est le théâtre de manifestations de l’opposition qui dénonce la réélection, à leurs yeux frauduleuse, du président sortant Peter Mutharika.

Des manifestations ont éclaté la semaine dernière dans plusieurs localités, dont Msundwe, M’bwatalika et Mpingu (centre), à quelques dizaines de kms à l’ouest de la capitale Lilongwe. Le 8 octobre, un policier a été tué à Msundwe, lapidé à mort lors d’affrontements entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre.

Le lendemain, a affirmé jeudi une plateforme d’ONG, le Réseau de coordination du genre (NGO-GCN), plusieurs cas de viol et de torture ont été enregistrés à Msundwe, M’bwatalika et Mpingu.

“Des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes dans toutes les directions, dont des commerces et des maisons. Ils ont aussi pillé des magasins”, a déclaré à l’AFP la présidente du NGO-GCN, Barbara Banda. 

Accusations “choquantes”

Des policiers en uniforme “ont frappé aux portes des victimes. Dans un cas, les parents d’une victime ont reçu l’ordre d’aller dans une autre chambre et leur fille a été violée”, a-t-elle ajouté.  

“Nous avons enregistré trois cas” de viols pour l’instant, a-t-elle précisé, exigeant “une enquête plus approfondie”. “Personne n’est au-dessus des lois et l‘état de droit doit être respecté”, a-t-elle souligné. “Nous voulons voir les coupables derrière les barreaux.”

Dans la foulée, la police a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des soupçons de “viols, tortures et vols” qui auraient été commis par des policiers. 

“La police doit s‘évertuer à tout moment à remplir son mandat constitutionnel qui est d’assurer la sécurité publique des citoyens”, a souligné la police dans un communiqué.

Les accusations visant la police sont “choquantes”, a réagi Gift Trapence de la Coalition des défenseurs des droits humains (HRDC), qui a souhaité que “les policiers responsables soient jugés”.

AFP
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