L’ancien chef de la rébellion ivoirienne Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale passé dans l’opposition, a assuré avoir fait l’objet d’une tentative d’arrestation à Barcelone (Espagne) la semaine dernière, mais les autorités ivoiriennes ont nié lundi avoir saisi Interpol.
Côte d'Ivoire : Soro dit avoir été menacé d'arrestation en Espagne
“Dans la nuit du 9 au 10 octobre, une escouade d’agents de la police espagnole a vainement tenté de l’arrêter (Soro) au Palace Hotel de Barcelone (...) ces visiteurs affirmaient agir sur la base d’instructions émises par le bureau local d’Interpol”, a affirmé lundi lors d’un point presse André Deha, vice-président du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI, pro-Soro).
Il reprenait ainsi des déclarations de Guillaume Soro lors d’une réunion politique avec des sympathisants à Valence (Espagne), abondamment diffusées sur les réseaux sociaux ce week-end.
Dans ces déclarations, Soro affirmait notamment qu’il avait appelé en pleine nuit le siège d’Interpol à Lyon (France) et que celui-ci n‘était pas informé d’une procédure contre lui. M. Soro affirmait que les policiers étaient repartis sans l’arrêter.
Jointe au téléphone par l’AFP, une haute source sécuritaire ivoirienne a affirmé : “Je suis catégorique : ça ne vient pas de chez nous. Nous n’avons pas saisi Interpol”.
L’AFP n’a pu dans l’immédiat confirmer auprès de la police espagnole les déclarations de M. Soro et notamment confirmer s’il s’agissait de vrais policiers.
Commission électorale rejetée par l’opposition
Le MVCI a estimé que la tentative d’arrestation de Soro était un “déni de démocratie qui consiste à empêcher vaille que vaille un potentiel candidat à compétir lors de l‘élection présidentielle 2020” en Côte d’Ivoire.
Ancien allié du président Alassane Ouattara, Guillaume Soro n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature au prochain scrutin présidentiel, mais tout indique selon ses proches qu’il le fera lors de son retour en Côte d’Ivoire “incessamment”.
Près de dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la prochaine présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue, selon de nombreux observateurs.
Les élections municipales et régionales qui s‘étaient tenues fin 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes, faisant monter la tension.
Une grande partie de l’opposition a rejeté la nouvelle Commission électorale installée en septembre.
AFP