Deux militants politiques connus pour avoir participé à la révolte populaire de 2011 ont été arrêtés dimanche, dans le sillage de centaines d’interpellations ces dernières semaines, ont indiqué des organisations de défense des droits humains.
Nouvelles arrestations de militants politiques en Egypte
Esraa Abdel-Fattah, 41 ans, a été arrêtée dimanche soir dans la rue par des policiers en civil qui l’ont emmenée en voiture.
Mohamed Salah, un proche de la militante, a posté sur sa page Facebook samedi soir un message racontant la scène, qui a eu lieu vers 19H30 (17H30 GMT), selon lui.
M. Salah a été emmené lui aussi dans une voiture, séparément, a-t-il assuré. “Ils m’ont relâché au bout d’une heure sur l’autoroute après m’avoir bandé les yeux et battu”, a-t-il écrit.
Esraa Abdel-Fattah, une blogueuse et journaliste, est connue pour avoir été l’une des fondatrices du “Mouvement du 6 avril” en 2008, à l’origine de la mobilisation de millions d’Egyptiens lors de la révolte de 2011 ayant provoqué la chute d’Hosni Moubarak.
La Commission égyptienne pour les droits et la liberté, une ONG locale, a confirmé dès samedi soir sur les réseaux sociaux qu’elle ignorait où se trouvait la militante.
Abdallah Said, un autre militant politique, du parti Pain et Liberté, a aussi été arrêté dimanche matin à son domicile, selon une note de ce petit parti d’opposition postée sur les réseaux sociaux.
3.000 personnes arrêtées
Sollicitées par l’AFP, les autorités égyptiennes n’avaient pas encore donné de réponse dimanche en fin de matinée.
Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, environ 3.000 personnes ont été arrêtées ces trois dernières semaines dont des intellectuels, des militants politiques, des avocats et des journalistes.
Les ONG estiment que ce coup de filet est le plus vaste depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2014.
Si certains détenus ont été remis en liberté, les figures de la dissidence les plus emblématiques restent en prison.
Des manifestations —rares en Egypte car interdites en vertu d’une loi adoptée en 2013— ont eu lieu à travers le pays, principalement les 20 et 27 septembre.
Les manifestants répondaient à l’appel de Mohamed Aly, un homme d’affaires en exil qui accuse le président de corruption.
La semaine dernière, le président du Parlement Ali Abdel-Aal a affirmé qu’il n’y avait “pas un seul prisonnier politique dans les prisons égyptiennes”.
Le Premier ministre Mostafa Madbouly a félicité la police pour son travail lors des manifestations de septembre.
AFP