L’or de la République démocratique du Congo et le diamant zimbabwéen doivent se refaire une virginité... En tout cas s’ils veulent de nouveau entrer sur le sol américain. Dans une circulaire diffusée en début de semaine, la douane américaine a imposé des restrictions sur ces ressources minières provenant des deux pays.
Les Etats-Unis sanctionnent l'or de la RDC et le diamant du Zimbabwe
En République démocratique du Congo, les Etats-Unis renforcent davantage le pouvoir de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, qui a initié un processus de certification pour les minerais produits sur le territoire congolais et dans les autres pays de la région. De fait, l’organe délègue des inspecteurs chargés de se rendre dans les mines afin de s’assurer que l’or n’est pas produit sous la pression des armes ni avec le concours d’enfants forcés de travailler.
Ainsi, il incombe aux entreprises américaines de s’assurer que l’or qu’elles importent respecte la législation au risque de voir leurs cargaisons saisies par les douanes américaines, souligne la note. Selon les chiffres sur les minerais congolais, de l’or artisanal d’une valeur approximative de 600 millions de dollars quitte chaque année la RDC via des réseaux de contrebande, et au profit des groupes armés.
“Mensonge”
Au Zimbabwe, c’est le « travail forcé » imputé aux mineurs qui est pointé par les autorités américaines. Dans la mine de Marange en particulier, les diamants bruts artisanaux seraient produits sous l’effet de la force. Conséquence, ils ne sont plus autorisés à entrer sur le sol américain, a conclu l’agence américaine des douanes et de la protection des frontières qui brandit des preuves qu’elle aurait accumulées.
En pleine crise financière et économique, c’est sans doute une nouvelle dont le Zimbabwe se serait bien passé alors que le pays manque cruellement de revenus. Pour le gouvernement zimbabwéen, cette décision est tout simplement une nouvelle sanction économique des Etats-Unis, estimant que les preuves auxquelles fait référence Washington sont « un mensonge sans vergogne ».
Depuis son arrivée au pouvoir en 2017 après un coup de force de l’armée qui a chassé Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa tente de réchauffer les liens avec les puissances occidentales. En vain. Sans réel soutien des institutions internationales et en proie à la faillite de son système économique, le Zimbabwe se débat pour atténuer l’inflation qui grimpe au fil des jours et injecter de la liquidité dans son économie.