La Cour d’appel de Tunis a rejeté mardi une nouvelle demande de libération du candidat au second tour de la présidentielle Nabil Karoui, a indiqué un de ses avocats, moins de deux semaines avant le scrutin.
Tunisie : pas de libération pour le candidat Nabil Karoui
“Malheureusement la chambre d’accusation (...) a refusé la demande de libération”, a affirmé à l’AFP Me Kamel Ben Messoud, ajoutant qu’il allait se réunir avec les autres avocats de M. Karoui pour décider de ce qu’ils allaient faire.
Un des responsables du parti de M. Karoui, Oussama Khlifi, a réagi dans la presse locale à cette décision.
“Nous ne doutons pas de la justice, mais la catastrophe et la mascarade continuent et menacent le processus démocratique”, a-t-il déclaré.
Poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, le magnat des médias Nabil Karoui a été placé en détention préventive le 23 août. Toutes ses demandes de libération ont été rejetées jusque-là.
Appel à sa libération
La date de son arrestation, 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique.
Le juge d’instruction avait décidé en juillet le gel des biens de M. Karoui et de son frère Ghazi, ainsi qu’une interdiction de quitter le territoire.
Lorsqu’ils avaient fait appel de ces décisions, la chambre d’accusation avait délivré un mandat d’arrêt et M. Karoui a été interpellé à un péage d’autoroute, après une visite électorale.
Son parti, Qalb Tounes, n’a pas précisé le sort de Ghazi Karoui.
La candidature de Nabil Karoui a néanmoins été validée par l’Isie, l’instance chargée d’organiser les élections, et il a depuis fait campagne par l’intermédiaire de la chaîne de télévision qu’il a fondée, Nessma, et de son épouse Salwa Smaoui.
A l’issue du premier tour de la présidentielle le 15 septembre, un universitaire sans parti, Kais Saied, est arrivé en tête avec 18,4 % des voix, devant M. Karoui qui a rassemblé 15,58 %.
Le parti de M. Karoui, mais aussi l’Isie, des observateurs internationaux, et nombre de responsables politiques ont appelé à ce que le candidat incarcéré puisse faire campagne de façon équitable pour le second tour, qui devrait avoir lieu le 13 octobre.
AFP