Ghana : indignation après la tentative d'introduction d'un programme sexuel au primaire

Des enfants du primaire formés dès l’année prochaine sur les questions de sexualité. Au Ghana, cette annonce faite par les responsables du système éducatif n’en finit pas d’irriter des parents d‘élèves et des groupes de pression.

Intitulé « Notre droit, nos vies, notre avenir », ce programme scolaire inauguré cette année par le gouvernement ghanéen avec le concours de l’Unesco et le soutien de pays comme la Suède et l’Irlande devrait permettre aux enfants d’obtenir des informations sur les questions de sexualité et de santé de la reproduction, mais aussi les protéger du harcèlement sexuel, arguent ses initiateurs.

Il devrait aider à « promouvoir des attitudes positives, l’ouverture d’esprit, le respect de soi-même et des autres, des attitudes saines et un sens des responsabilités envers les questions de santé sexuelle et reproductive », détaille le directeur du Service ghanéen de l‘Éducation.

Le lobby gay accusé

Un argumentaire qui a toutefois du mal à convaincre certains parents d‘élèves, mais surtout les groupes religieux et des activistes locaux. De prime abord, ils s’interrogent sur la nécessité d’initier des enfants – parfois âgés de 4 ans – à l‘éducation sexuelle quand ces derniers n’en sont pas concernés. Pour les détracteurs du nouveau programme, il s’agit en réalité d’une ruse en vue de vulgariser l’homosexualité dans le pays.

C’est du moins ce qu’a expliqué Moses Foh-Amoaning responsable de la Coalition nationale pour la promotion des droits sexuels et des valeurs familiales. « Ils ont un plan, c’est une stratégie… Ils ont remarqué qu’en Afrique, notre culture et notre religion sont solides… alors ils veulent se servir de l’éducation. L’éducation est forte parce que si vous gagnez l’esprit, vous pouvez gagner le cœur », a-t-il déclaré sur la radio locale JOY FM.

Les syndicats d’enseignants, un peu moins tranchants dans leur analyse, ont toutefois rappelé qu’ils n’avaient pas été consultés avant la mise en place du programme, et ont manifesté leur opposition au gouvernement. Pour l’heure, donc, les consultations se poursuivent pour un accord sur la question avant son éventuelle mise en application à la rentrée scolaire prochaine, ou tout simplement l’abandon du projet.
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