Le militant politique Alaa Abdel Fattah, figure de la révolte de 2011 en Egypte libéré récemment sous contrôle judiciaire, est de nouveau emprisonné, a-t-on appris dimanche auprès de la famille et de source judiciaire.
Egypte : une figure de la révolte de 2011, de nouveau en prison
“Nous ne savons pas où est Alaa… Le poste de police dit qu’il est probablement au parquet de la sécurité d’Etat”, a déclaré sur Twitter sa soeur Mona Seif, également militante politique.
En 2013, M Abdel Fattah avait été arrêté après avoir manifesté contre une loi rendant quasi-impossibles les manifestations en Egypte.
Aujourd’hui âgé de 37 ans, M. Abdel Fattah avait été libéré en mars dernier.
Astreint à un strict contrôle judiciaire de cinq ans, il devait retourner tous les soirs à 18H00 (16H00 GMT) dormir au poste de police de Dokki, pour en sortir à 06H00.
Dimanche matin, lorsqu’il n’a pas réapparu, sa mère, Laila Soueif s’est alors rendu au poste de police mais n’a pas pu y entrer, ni obtenir d’explications des policiers à l’entrée.
Ce militant politique, blogueur et programmeur informatique avait dit à l’AFP en juin avoir été menacé, par des officiers de la sécurité nationale, à deux reprises, d‘être remis en détention s’il s’exprimait publiquement.
“Icône de la révolution”
Surnommé “l’icône de la révolution” de 2011, qui a provoqué la chute du régime d’Hosni Moubarak, Alaa Abdel Fattah avait continué de s’exprimer sur les réseaux sociaux, sous le gouvernement autoritaire du président Abdel Fattah al-Sissi.
Il défendait notamment les droits d’autres anciens détenus, également contraints de passer leurs nuits derrière les barreaux après leur sortie de prison.
Ces derniers jours, il avait commenté sur Twitter de récentes manifestations anti-Sissi ayant eu lieu en Egypte à la suite de l’appel d’un businessman en exil qui accusait le président de corruption.
Des manifestations anti-Sissi d’ampleur limitée, ainsi que des rassemblements de soutien au président, ont eu lieu vendredi, une semaine après la mobilisation inédite de centaines de personnes contre le pouvoir.
Environ 2.000 personnes ont été interpellées au cours de la semaine passée. Selon les groupes de défense des droits humains, il s’agit de la plus importante de ce genre depuis la répression anti-islamiste de 2013 en Egypte.
Parmi les personnes arrêtées figurent d’autres militants politiques, des journalistes, des avocats, des intellectuels.
AFP