Dix-sept personnes, dont un militaire, ont été tuées lors d’un samedi meurtrier dans le nord du Burkina Faso, en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
Burkina : 17 morts lors d'un samedi meurtrier dans le Nord
Mis à jour à 16h 30 GMT
Samedi matin, une vingtaine d’hommes venus à bord de motos avaient attaqué le village de Komsilga, dans la commune de Zimtanga (province du Bam), tuant neuf personnes parmi les habitants, selon des sources sécuritaires. Ils avaient également incendié des boutiques et des deux roues.
Puis, “dans la soirée, aux environs de 18h00, des individus armés ont attaqué le village de Déneon, dans la (même) commune de Zimtanga. Sept personnes ont été tuées”, a déclaré à l’AFP une source sécuritaire.
Samedi également, “un groupe de militaires a subi une attaque à Déou (province du Soum). Un élément (militaire) a été tué au cours des échanges de tirs”, a indiqué une autre source sécuritaire. “Les dispositifs sécuritaires ont été renforcés et des renforts déployés pour des ratissages dans ces zones”, a assuré la même source.
300.000 déplacés
Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe Etat islamique.
Lundi, neuf civils avaient été tués dans deux attaques à Pisselé et Boulkiba, deux localités située de la province du Bam.
Depuis début 2015, les attaques jihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le Nord et l’Est, ont fait plus de 585 morts, selon un comptage de l’AFP. Ouagadougou, la capitale, a été touchée à trois reprises par des attentats.
Ces attaques ont aussi créé une crise humanitaire avec près de 300.000 déplacés qui ont fui le Nord et l’Est pour se réfugier plus au sud à où la pression jihadiste est moins forte.
Ces attaques ont aussi attisé les violences intercommunautaires.
Environ 2.000 écoles sont fermées. L’armée burkinabè, qui subit de lourdes pertes, semble incapable d’enrayer les attaques. La menace, d’abord concentrée dans le Nord, touche plusieurs autres régions du pays, dont les régions de l’Est et de l’Ouest.
Les soldats français de l’opération Barkhane, qui luttent contre les jihadistes (4.500 hommes), interviennent de plus en plus fréquemment dans le nord du Burkina.
Mi-septembre, les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui s‘étaient réunis à Ouagadougou lors d’un sommet extraordinaire sur le sujet, avaient décidé d’un plan d’un milliard de dollars sur quatre ans pour éviter notamment que les jihadistes étendent leurs attaques aux pays situées plus au sud.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cédéao, demande la création d’une force internationale pour lutter contre les groupes jihadistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
AFP