La rue algérienne maintient la pression sur le pouvoir, malgré les avertissements du chef d‘état-major de l’armée. Des centaines de manifestants ont encore marché vendredi à Alger pour demander le départ de tous les hauts cadres politiques du pays liés à la gestion du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
En Algérie, la rue maintient la pression sur les dirigeants de la transition
Les protestataires rejettent ainsi la décision des responsables de la transition de tenir une élection présidentielle en décembre prochain. “Il y a juste un objectif dans ce pays, pour ce pays. Nous voulons que le gang parte, la fin du régime. Nous voulons de nouvelles figures. Nous voulons un nouveau pays”, a lancé un manifestant dans les rues d’Alger, la capitale.
“Ce régime fera ce qu’il veut. Tous ces gens, aucun d’entre nous ne va voter. Ce gouvernement sait déjà qui il va désigner président. Les gens ne voteront pas. Je ne prendrais pas ma carte d‘électeur”, prévient un autre.
La colère de la rue a connu un pic avec l’annonce cette semaine de la candidature à la présidentielle des anciens Premiers ministres Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune, considérés comme comptable de la gestion de Bouteflika.
“Nous ne voulons pas d‘élections avec Tebboune, assène un manifestant. Chaque jour, il y a un nouveau candidat du gang. Nous voulons un nouveau président pour servir le pays afin que la jeunesse arrête d’immigrer. Nous voulons le meilleur pour notre pays. Nous avons commencé pacifiquement et nous continuerons pacifiquement.”
L’armée, la principale institution de l’Algérie, a fait savoir que la tenue d‘élections dans les plus brefs délais est le seul moyen de sortir de la crise actuelle. Mais les propositions de la classe politique ne semblent pas pour l’instant convaincre les manifestants.