La dépression en passe de devenir une endémie en Ouganda selon les psychiatres de l’Hôpital de référence ougandais pour la santé mentale. Les médecins constatent qu’en général, les maladies non-infectieuses connaissent un boom dans le pays et les Ougandais pourraient être l’un des peuples les plus déprimés du monde.
Hausse des cas de dépression en Ouganda
« À l‘échelle mondiale selon l’OMS, 350 millions de personnes à travers le monde souffrent de dépression. 8 sur 10 soit 80 % de ces personnes vivent dans les pays pauvres… Les personnes souffrant de dépression se trouvent dans les zones sans ressources et malheureusement parmi ces 8, peut-être cinq n’ont pas accès au traitement. Il y a une grande fracture de traitement pour la dépression. Il y a des personnes qui ont accès et ceux qui devraient avoir accès au traitement, la différence entre ces deux nombres est si grande », fait remarquer le Dr Ethel Nakimuli, psychiatre.
Depuis ses 18 ans, Sarah est perturbée par des pensées suicidaires. À chaque tentative, elle sombre dans la dépression.
« Il ne s’agissait pas tant d’essayer de mettre fin à ma vie, mais de mettre fin à la douleur, témoigne aujourd’hui la jeune fille. Alors j’ai pensé qu’il fallait que je prenne des médicaments et la douleur cessera. J’ai rassemblé tous les médicaments et je les ai avalés et puis je me suis couchée dans le lit en pensant que ça s’arrêterait tout simplement. Que les voix, la douleur, les pleurs cesseraient ».
L’Ouganda ne compte qu’une cinquantaine de psychiatres desservant un pays d’environ 43 millions d’habitants. L’incapacité du système de santé à diagnostiquer, prescrire et soigner de manière adéquate le nombre croissant de personnes atteintes de maladie mentale peut expliquer la multiplication des cas de dépression.