Des champs de tomates abandonnés à leur propre sort, symboles d’une agriculture à la peine… Les agriculteurs béninois paient le lourd tribut de la décision du Nigeria de fermer ses frontières avec le Bénin et le Niger.
Fermeture de la frontière avec le Nigeria : l'économie béninoise asphyxiée
Dans ce champ, des dizaines de paniers de tomates pourrissent depuis des semaines. Une catastrophe pour les autorités de Cotonou, encore plus pour les producteurs.
“Ces tomates sont en train de pourrir dans le champ parce que la frontière est fermée et nos consommateurs ont arrêté de venir les acheter. Tout pourrit dans le champ, ce qui signifie que nous sommes coincés dans des dettes”, peste Anon, un agriculteur.
Le Nigeria a annoncé sa décision de fermer ses frontières le 19 août. Abuja accuse ses voisins de mal gérer leurs douanes. Poulets surgelés, riz, tissus, mais aussi des voitures… arrivent au port de Cotonou, taxés au Bénin, avant d‘être acheminés – souvent illégalement – chez le voisin nigérian.
De l’autre côté, le Bénin importe toujours en contrebande du carburant pourtant subventionné au Nigeria. La fermeture des frontières est aussi dure à encaisser pour les trafiquants.
“C’est si difficile avec la fermeture de la frontière. Les trafiquants vont dans la brousse avec deux bidons à chaque fois qu’ils traversent”, explique Parfait qui fait également dans la vente du pétrole de contrebande.
Malgré les plaintes du tissu économique béninois, le contrôleur général des Douanes du Nigeria a récemment annoncé que les frontières resteront fermées jusqu‘à ce que le Bénin et le Niger contrôlent ce qui passe par leurs frontières et se conforment aux lois.