Le président sud-africain Cyril Ramaphosa sera probablement l’un des grands absents africains à la prochaine Assemblée générale de l’ONU qui devrait se tenir plus ce mois-ci. Dans un communiqué relayé dans la soirée de jeudi, la porte-parole de M. Ramaphosa a indiqué que ce dernier a décidé d’annuler sa participation à la rencontre afin de se « concentrer » sur les problèmes « critiques » que rencontre son pays.
Cyril Ramaphosa annule sa participation à l'AG de l'ONU pour combattre la violence dans son pays
M. Ramaphosa « a décidé de rester en Afrique du Sud pour assister à la mise en œuvre des mesures urgentes du gouvernement concernant la violence sexiste, le rétablissement de l’ordre et la stabilité dans les zones touchées par la violence publique, et pour superviser les initiatives visant à redresser l‘économie », a précisé le communiqué.
Depuis plusieurs semaines en effet, l’Afrique du Sud est le théâtre de nombreuses violences, principalement des violences dirigées contre des femmes, mais aussi contre des migrants étrangers. Ce vendredi encore, des centaines de femmes étaient rassemblées dans le centre de Johannesburg pour protester contre la hausse des viols et meurtres qui ont fait la Une des médias ces derniers jours.
Un sentiment d’insécurité corroboré par les derniers chiffres de la police sud-africaine qui confirment une nette hausse de la criminalité dont les infractions sexuelles dans le pays. Selon ces données diffusées jeudi, cinquante-huit personnes ont été tuées chaque jour en moyenne en Afrique du Sud en un an. Ce sont au total, 21.022 personnes qui ont été assassinées entre avril 2018 et mars 2019, soit une augmentation de 1,4 % par rapport à la même période entre 2017 et 2018. Quant aux crimes sexuels, ils ont augmenté de 4,6 % en un an et 41.583 viols ont été signalés à la police.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promis des mesures fortes et urgentes pour endiguer ces violences, notamment par l’augmentation du nombre de “tribunaux spécialisés dans les infractions sexuelles” et l’instauration des peines plus lourdes.