[Focus] RDC - Japon : priorité au business pour la TICAD 7

Les pays africains à l’honneur à l’occasion de la 7e édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique. L‘événement a enregistré la participation de plusieurs chefs d‘État dont Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo venu faire avancer la coopération économique entre son pays et le Japon.

Félix Tshisekedi est le tout premier chef de l‘État congolais à participer en personne à un sommet de la TICAD. Et il ne s’en cache pas, il est venu au Japon pour trouver des soutiens à sa politique économique.

En marge des réunions bilatérales avec ses homologues, il a rencontré les milieux d’affaires, en particulier les grandes entreprises présentes au Forum Japon-Afrique organisé par le gouvernement japonais.

« Le Japon a laissé de bons souvenirs au Congo. Je pense au pont Maréchal, je pense à l’avenue des poids lourds… qui sont des ouvrages qui sont restés intacts pendant des années. Et ça continue. Le nombre de chefs d’entreprise – et non des moindres – que j’ai reçus prouve l’intérêt manifeste que le Japon attache pour mon pays et j’en suis fier », a confié le président congolais Félix Tshisekedi.

Les pays de la TICAD ont opté pour une coopération davantage axée sur les échanges économiques entre le Japon et l’Afrique. Afin d’arriver à accélérer le développement du continent par les affaires, l’Organisation japonaise du Commerce extérieur (JETRO) se propose d’accompagner les entreprises africaines à structurer leurs projets dans les standards de Tokyo.

« Jusqu’ici, l’Afrique a été la destination de l’aide financière pour nous, précise Noanori Yamada responsable des relations publiques pour la JETRO. Récemment, les entrées de l’aide japonaise en matière d’investissements et d’affaires – en termes d’exportations – vers Afrique sont devenues le centre d’intérêt des sociétés japonaises. »

Miser sur les infrastructures

À près de 15 000 kilomètres de la capitale japonaise, l’Agence congolaise de promotion des investissements (ANAPI) à Kinshasa propose elle aussi un accompagnement aux entreprises locales.

Alors que le Japon appelle à plus de coopération économique, l’ANAPI demande à Tokyo d’accompagner la RDC sur la question des infrastructures.

« Aujourd’hui avec le Japon, on n’a plus accès à certains fonds sous des conditions concessionnelles. Nous espérons que nous pourrons y arriver. Ce que nous attendons c’est que nous puissions avoir un regard sur la question de l‘électricité. Je parle de Inga ; je parle du Grand Inga par exemple. Nous attendons une participation d’eux sur la question des infrastructures. Quand les Japonais se mettent à faire quelque chose, il y a du sérieux, il y a une longévité et il y a une assurance que le produit est assez bien fait », souligne Anthony Nkinzo Kamole, à la tête de l’Agence congolaise de promotion des investissements (ANAPI) en RDC.

La République démocratique du Congo veut renforcer ses relations économiques avec le Japon dans le cadre de la 7e conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique. Mais Kinshasa est déjà bénéficiaire des retombées des précédentes TICAD, comme à l’avenue des poids lourds de la capitale congolaise, ou en termes de formation professionnelle au bénéfice des jeunes ou encore de l’organisation de la riposte contre la maladie à virus Ebola.

Un engagement dans la recherche médicale

L’engagement du Japon sur les questions de sécurité humaine et singulièrement en matière de recherche sur Ebola est visible à l’Institut de recherche biomédicale de Kinshasa. Dispositif de dépistage rapide, équipement de protection pour les chercheurs… le soutien des Japonais s‘étend jusque dans les provinces congolaises.

« Il y a toute une équipe du Japon qui est arrivée pour pouvoir préparer les autres provinces qui sont attenantes aux provinces qui sont touchées pour le moment : donc les préparer à faire face si jamais l‘épidémie venait dans ces provinces, notamment la province de la Tshopo », nous explique le professeur Jean-Jacques Muyembe, le directeur général de l’Institut congolais de recherche biomédicale.

L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) soutient les travaux du professeur Jean-Jacques Muyembe. Lauréat du prix Hideyo Noguchi, l’engagement du scientifique a également encouragé Tokyo à entreprendre la modernisation de l’Institut de recherche biomédicale de Kinshasa.

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