Congo: l’opposition demande la tenue d'élection "sans prisonnier politique"

Des opposants au président Denis Sassou Nguesso ont exigé samedi à Brazzaville la libération de deux anciens candidats à la présidentielle de 2016, avant la tenue du scrutin présidentiel de 2021 en République du Congo.

“Nous souhaiterons avoir une élection sans prisonniers politiques en 2021”, a déclaré la cheffe de file de l’opposition Claudine Munari.

“Nous sommes prêts pour aller à cette élection parce que nos convictions demeurent fermes. Mais à une seule condition: que Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa soient d’abord libérés”, a-t-elle ajouté.

En rappel

Jean-Marie Michel Mokoko (72 ans) est un ancien chef d’Etat-major de l’armée de 1987 à 1993, tandis que André Okombi Salissa (58 ans) a été ministre de façon ininterrompue entre 1997 et 2012.

Tous deux candidats de l’opposition à la présidentielle contestée de 2016, ils n’ont pas reconnu la réélection de M. Sassou Nguesso, 76 ans, dont 35 à la tête du Congo.

Ils ont été respectivement jugés en 2018 et 2019 et condamnés à 20 ans de travaux forcés chacun pour “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat” et “détention illégale d’armes et munitions de guerre”.

“Mokoko et Okombi Salissa n’ont rien fait au peuple congolais. Ceux qui ont fait du mal au peuple en pillant et qui ont fait que les médicaments manquent dans nos hôpitaux ou des tables-bancs dans nos écoles sont pourtant libres”, a repris Mme Munari.

“Ils ont été emprisonnés parce qu’ils ont simplement pris part à la présidentielle de 2016”, a ajouté l’opposante.

S’agissant du scrutin présidentiel à venir, l’opposition estime qu’elle ne se prépare pas encore à une année et demie de l’échéance.

Clément Miérassa, membre de la Fédération de l’opposition, redoute “une élection non libre, non transparente et non démocratique”: “Même le simple recensement est une inquiétude”.

AFP
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