Les rideaux tombent ce soir au Caire, sur la 32è CAN démarrée le 21 juin dernier. Si l’Algérie de Rihad Mahrez court après un deuxième titre, le Sénégal veut intégrer le cercle des vainqueurs de l‘épreuve. Mais il y a aussi et surtout des challenges individuels.
CAN 2019 – Finale Sénégal-Algérie : défi collectif, challenge individuel
Qu’enfin commence la fête ! Un souhait légitime pour toute l’Afrique qui assiste ce soir en direct du Stade international du Caire, à la finale de la 32è CAN opposant le Sénégal à l’Algérie. Deux formations qui se sont affrontées 22 fois en matches amicaux comme en compétition. Et les statistiques plaident en faveur des Fennecs (13 victoires, 5 nuls et 4 défaites).
En demi-finale de la CAN 1990, l’Algérie, pays hôte portée par Rabah Madjer, prit le dessus sur les Lions de la Terranga (2 – 1) avant de décrocher son premier titre face au Nigeria. Reste à savoir si l’histoire va se répéter, car en phase de poule de cette CAN égyptienne, l’Algérie a battu le Sénégal (1 – 0).
Mais au Sénégal, on n’est pas de nature à se laisser écraser par le poids du passé. Tant le Sénégal de feu Jules Bocandé, Mamadou Diallo ou Moussa Ndao est bien différent du Sénégal de Sadio Mané. Comme tous ses compatriotes, la star de Liverpool entend oublier 1990. Oublier aussi la finale perdue en 2002 aux tirs au but face au Cameroun.
Sadio Mané dans l’histoire ?
Un Sadio Mané qui voudrait entrer dans la légende non seulement en offrant à son pays une première CAN, mais aussi tient à écrire sa propre histoire. Même s’il y a eu quelques déchets dans son jeu (deux penalties manqués), Sadio qui a trois buts (deuxième co-meilleur buteur) sait qu’une victoire constitue un atout de plus dans la course au Ballon d’or. En attendant la Super coupe d’Europe et le Mondial des clubs.
De quoi contraindre l‘équipe du Ballon d’or à mettre en époché Messi ou Ronaldo. Ce qui aiderait ainsi Mané à offrir à l’Afrique le deuxième Ballon d’or de son histoire après celui décroché en 1995 par le Libérien George Weah, actuel président du pays d’Afrique de l’Ouest. Il y a également le trophée de Ballon d’or africain afin de détrôner son coéquipier de Liverpool Mohamed Salah.
Mahrez sur les traces de Madjer ?
Si selon toute vraisemblance, il paraît difficile de penser au Ballon d’or ou Ballon d’or africain, Rihad Mahrez peut quand même rêver d’un sacre personnel : meilleur buteur, par exemple s’il en marque encore trois ce soir pour damer le pion au Nigérian Ighalo (5 buts).
Et pourquoi pas entrer dans l’histoire comme la génération de Madjer Menad, Oudjani, Amani ou Rahim, les héros de 1990 ? Avec cette fois-ci une petite valeur ajoutée : premier sacre à l‘étranger.
Outre ce duel Mané-Marhez sur la pelouse verte, il y en aura forcément sur le banc entre les deux coaches.
Aliou Cissé vers un rachat pour 2002 ?
Cette finale, c’est peut-être une opportunité de rédemption pour le coach sénégalais Aliou Cissé. Lui qui, en tant que joueur et à l’instar de l’autre star de l‘époque El Hadj Diouf, rata son tir au but, permettant ainsi au Cameroun de remporter la 4è CAN de son histoire en 2002 au Mali.
Belmadi veut oublier le naufrage de Dakar en 2001
Quant à son homologue Djamel Belmadi, l’heure est certainement à la revanche. Même si son équipe a battu le Sénégal en match de poule (1 – 0), le Franco-Algérien est loin d’oublier qu’il était de l’effectif qui perdit 0 – 3 en avril 2001 à Dakar en match retour des éliminatoires du mondial 2002 (aller 1-1 à Alger). Côte sénégalais, Aliou Cissé était bel et bien de la partie.
Bref, beaucoup de choses à dire au sujet de cette affiche ô combien prometteuse. Mais trêve de littérature. Attendons 19 heures TU pour que l’arbitre camerounais Alioum Alioum donne le coup d’envoi.