La Confédération africaine de football (CAF) se réunissait en congrès ce jeudi en Egypte, sous le regard du président de la FIFA qui a décidé, fin mai, de mettre sous tutelle l’instance africaine. Une décision inédite dans l’histoire du football mondial.
Congrès de la CAF : Infantino en Egypte, en témoin d'une instance en difficulté
Le congrès de la CAF qui se tient ce jeudi au Caire, à la veille de la finale de la CAN entre le Sénégal et l’Algérie, a une saveur bien particulière. Elle est la première grande réunion de l’organisation depuis que celle-ci est tombée sous administration de la FIFA, instance faîtière du football mondial.
Le tour de vis de la FIFA est intervenu quelques jours après que le président de la CAF, Ahmad Ahmad, a été entendu en France par les services de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales pour une affaire de contrat d‘équipementier.
Au Caire, où le président de la FIFA Gianni Infantino a fait le déplacemement, l’un des points focaux sera incontestablement l’implémentation de l’accord qui veut que la numéro 2 de l’organisation, Fatma Samoura, assume les fonctions de déléguée générale de la FIFA pour l’Afrique dès le 1er août. Le mandat est censé durer six mois.
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Position inconfortable
Cette décision, inédite dans l’histoire contemporaine du football, a suscité une vague d’indignation bien que la CAF ait affirmé avoir sollicité de son fait le soutien de la FIFA. Le faisant, l’organisation faîtière du football mondial espérait sans doute lancer un avertissement ferme contre toute tentative de souiller le football de la corruption. Un engagement sur lequel est bâti le mandat du président Infantino. C’est surtout que ce dernier est dans une position inconfortable face aux scandales de corruption dans lesquels est cité le président de la CAF, à qui il est soupçonné d’avoir apporté un discret soutien lors du renouvellement des instances de la confédération africaine en 2017.
Mais pour les détracteurs de la mise sous tutelle de la CAF, dont l’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter, il s’agit d’un écart non-tolérable. « Cela peut être considéré comme un nouvel aspect du colonialisme », a taclé le Suisse dans un communiqué transmis à la BBC. « L’intervention directe de la FIFA à la CAF et l’envoi de Mme Samoura comme une sorte de ‘superviseur’ passent outre les statuts de la FIFA. Pour rappel, les confédérations ne sont pas membres de la FIFA. Seules les fédérations nationales le sont », a-t-il expliqué.