Un téléphone portable (ou tablette et ordinateur), une bonne connexion et un peu de talent… un panache qui vous ouvrira sans doute les portes du succès. L’expansion du web en Afrique a aussi coïncidé avec l’arrivée de métiers d’un genre nouveau : web-comédien, coach de vie, commerces en ligne… l’expérience du succès se mesure presque tous les jours, notamment sur les plateformes de réseaux sociaux.
En Afrique, les réseaux sociaux font leur business
Difficile d‘être de l’Afrique francophone et être passé à côté du phénomène qu’elle représente. Ne l’affublez pas du titre de coach, elle préfère Lady Sonia ou encore mentor. Issue d’un métissage entre le Congo, le Burkina et la France, Sonia Mabiala, à l‘état-civil diffuse à fréquence régulière des vidéos sur les réseaux sociaux à quelque 762 123 sur Facebook ou encore 102 305 abonnés sur YouTube. Son mantra : aider les femmes africaines à vivre libres et épanouies.
Depuis plus de quinze ans qu’elle fait du coaching pour lequel elle dit avoir reçu une certification, cette prédicatrice évangélique a su profiter de la vulgarisation du web sur le continent. « (...)Nous méconnaissons la force et l’impact des réseaux sociaux. Plus de 3,5 milliards personnes ont un téléphone portable et plus de 1 milliard sont quotidiennement connectés. Où trouverez-vous les chrétiens et les non-croyants si ce n’est pas là-bas ? », confiait-elle à l’occasion d’une interview avec l’Agence d’Afrique centrale. A ce jour, Lady Sonia, en plus des coffrets vidéo qu’elle commercialise, ainsi que certains ouvrages, peut aussi compter sur ses milliers de fans sur les réseaux sociaux pour l’accompagner dans ses conférences à travers le monde.
L’humour se taille une cote de popularité
Selon les rapports spécialisés, il y a aujourd’hui plus de téléphones portables que d’êtres humains sur Terre. Et cette tendance n’exclut pas l’Afrique dont 50 % de la population est par ailleurs connectée à internet, ouvrant de larges opportunités pour les entrepreneurs indépendants. Yvanne Niaka, cette comédienne convertie en web-humoriste en sait quelque chose. Ses vidéos quasi-quotidiennes régalent la Côte d’Ivoire d’où elle est originaire, et bien au-delà. En 4 à 6 minutes de show, elle parvient à croquer le quotidien des Ivoiriens, engrangeant dans la foulée des centaines de milliers de vues. Les commentaires se comptent eux-aussi en centaines de milliers. « Je t’aime trop wouh (rires) koh il faut me coiffer (rires) mon pass oh tellement je biss », « je suis morte de rire, tu es tellement naturelle », peut-on lire au bas d’une vidéo qui a fait plus de deux millions de vues sur Facebook.
Le succès est si fulgurant que de gros sponsors n’ont pas hésité à l’accompagner dans son aventure. Alors qu’elle a décidé de quitter (momentanément) les claviers pour investir la scène de la Salle Lougah François du Palais de la culture (1 500 places) le samedi 6 juillet pour son premier one woman show à Abidjan, Yvidero, lauréate de nombreux prix sur le continent, a confirmé son hégémonie sur la nouvelle génération de web-comédiens en Côte d’Ivoire.
Succès story quasi-identique pour les Pakgne, stars camerounaises de la websérie. Depuis moins de trois ans qu’elles enregistrent des vidéos sur Facebook et YouTube, ces boules d‘énergie ont fini par gagner le cœur des Camerounais, et par ricochet des sponsors. Belles, drôles et créatives, ces passionnées de cinéma qui se sont rencontrées sur un plateau de tournage ont réussi à faire de la vie quotidienne un scénario dans lequel les Camerounais se redécouvrent.
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La recette du succès : la proximité
Là non plus, le succès ne se limite pas qu’au nombre de vues et de commentaires. En 2018, les Pakgne ont signé un contrat de diffusion estimé à 100 millions de francs CFA (150 000 euros) avec la chaîne de télévision panafricaine Vox Africa, qui a diffusé la première saison de leur websérie. Une juteuse affaire qui vient compléter les chèques de leurs contrats publicitaires. La recette du succès ? Elle est simple. Être au plus près des réalités de leurs abonnés, peindre sur fond d’humour les choses du quotidien.
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Moulaye Fanny, chef pâtissier ivoirien n’a pas choisi l’humour. Mais avec les trois précédents profils, il a un point commun : le web comme moyen d’expression. Basé en France, ce jeune cuisinier a su créer un pont entre les saveurs occidentales et les particularités africaines. S’il faisait, jusque très récemment, découvrir ses créations aux clients des restaurants où il a officié, cet ingénieur ferroviaire de formation, les partage désormais avec ses plus de 27 000 abonnés sur Instagram par exemple. « Blissi », « Abidjan – Paris », des créations qui font frémir les papilles des amoureux du glucose et les transporte dans un voyage entre l’Afrique et l’Europe.
Les nouveaux métiers sur les réseaux sociaux, on pourrait en recenser des centaines. Et l’avantage, c’est qu’il y a encore de la place pour ceux qui veulent s’y aventurer. Il faut toutefois être prêts à assumer les commentaires, parfois acerbes des abonnés, qui n’hésitent pas à dire tout le bien qu’ils pensent des contenus.
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