La barre des 1.600 décès dus à l‘épidémie d’Ebola a été franchie jeudi en République démocratique du Congo, où le virus a fait une victime dans une nouvelle zone, frontalière avec l’Ouganda et le Soudan du sud, a indiqué vendredi le ministère de la Santé.
Ebola en RDC : une nouvelle zone touchée
“Depuis le début de l‘épidémie, le cumul des cas est de 2.382, dont 2.288 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.606 décès (1.512 confirmés et 94 probables) et 666 personnes guéries”, a annoncé le ministère de la Santé dans son bulletin quotidien daté de jeudi.
“Un cas a été signalé à Ariwara, dans l’Ituri, depuis lundi. La personnes est même décédée”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère congolais de la Santé.
La personne contaminée, mère de cinq enfants contaminés dont deux sont décédés d’Ebola, avait fui Beni (Nord-Kivu) à destination de l’Ituri voisin pour échapper aux équipes de riposte à l‘épidémie.
“À ce jour, 177 contacts de la famille ont été listés à Ariwara et 40 contacts ont déjà été vaccinés”, ont précisé les autorités sanitaires.
Ariwara est une localité du nord de l’Ituri située à une dizaine de kilomètres de l’Ouganda, où un cas en provenance de la RDC avait été signalé en juin. Le Soudan du Sud se trouve à plus de 60 km.
Les Nations unies inquiètes
L‘épidémie déclarée le 1er août sur le sol congolais est la dixième en RDC depuis 1976 et la deuxième la plus grave dans l’histoire de la maladie après les quelque 11.000 morts enregistrés en Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) en 2014.
L’Ituri n’est touchée qu‘à la marge par l‘épidémie (136 décès pour 234 cas, soit moins de 10%), qui frappe surtout le Nord-Kivu.
Les Nations unies se sont cependant inquiétées vendredi de la présence du virus en Ituri où de récentes violences ont provoqué un nouveau déplacement de civils.
“Des mauvaises conditions d’hygiène dans des sites de déplacés augmentent sévèrement le risque de propagation d’Ebola, du choléra, de la rougeole et des maladies respiratoires sévères”, ont noté les Nations unies dans un communiqué après un briefing à Genève.
Dans le chef-lieu Bunia, “le site surpeuplé, où les conditions d’hygiène sont mauvaises, est proche de l’hôpital de la ville et du Centre de traitement d’Ebola, où 12 cas suspects et confirmés sont en train d‘être traités”, ajoute le communiqué.
AFP