Des heurts ont eu lieu à Goma et la police était déployée en force aux points stratégiques de Kinshasa dimanche, jour de manifestations annoncées par l’opposition et interdites par les autorités de la République démocratique du Congo.
Manifestations interdites en RDC : heurts à Goma, police en force à Kinshasa
A Goma dans l’est, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser de petits groupes de 10 à 15 jeunes qui voulaient marcher à l’appel de la coalition d’opposition Lamuka, a constaté un correspondant de l’AFP qui a aussi vu des pierres sur la chaussée.
Le calme régnait en milieu de matinée à Kinshasa, où trois responsables de Lamuka avaient annoncé leur intention de défier l’interdiction prononcée vendredi par le gouverneur : l’ex-chef de guerre et ex-vice-président Jean-Pierre Bemba, l’ex-candidat à la présidentielle Martin Fayulu et l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito.
“Tout attroupement de plus de 10 personnes sera dispersé ce dimanche 30 juin 2019”, avait prévenu samedi le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo.
#RDC: La mise en garde du chef de la police ville de Kinshasa pour la journée de ce dimanche 30 juin (vidéo) pic.twitter.com/NWITpSmCsw— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) 29 juin 2019
Le nouveau président de la République, Félix Tshisekedi, s’est déclaré “d’accord” avec l’interdiction de la marche de ses anciens alliés de l’opposition.
“Ne pas confondre démocratie et anarchie”, ordonne le président Tshisekedi
“Depuis que je suis là, je n’ai interdit aucune manifestation. Les droits et les libertés des citoyens sont garantis. Mais nous avons comme l’impression qu’il y en a qui confondent démocratie et anarchie”, s’est justifié le président dans son premier grand entretien à Radio France internationale (RFI) et France 24 depuis son investiture le 24 janvier.
L’opposition proteste contre l’invalidation de l‘élection d’une vingtaine de ses députés prononcée début juin par la Cour constitutionnelle.
“Il y a eu des choses inacceptables”, a reconnu le président Tshisekedi. “Lorsque j’ai reçu le président de la Cour Constitutionnelle, c‘était pour en savoir plus sur ces arrêts qui étaient pour certains scandaleux”.
Le président a assuré qu’“il y a au sein même de la Cour constitutionnelle une procédure en réparation d’erreurs matérielles comme ils disent”.
AFP