Au Niger, le Parlement adopte le nouveau code électoral en l’absence des députés de l’opposition. Le texte a été validé à l’unanimité des 133 élus de la majorité alors que leurs collègues de l’opposition disent ne pas se sentir concernés par les modifications introduites par le gouvernement.
Niger : un nouveau code électoral adopté sans l'opposition
Principal point d’achoppement : l’article 8 du code électoral qui ne donne aucune chance à l’opposant en exil Hama Amadou de participer à la présidentielle de 2021.
“Ce que nous reprochons à ce code, c’est au niveau essentiellement de quatre articles. L’article 8 qui n’a pas été touché. Je rappelle qu’une relecture précédente qui a été acceptée en 2017 au niveau de l’article 8 apporte l’inéligibilité en terme de condamnation à 3 ans. Ils sont revenus là dessus pour la ramener à 1 an”, déplore Issoufou Issaka, président du groupe parlementaire d’opposition Moden Loumana Africa.
Obligé de voter une modification du code électoral à huis-clos, les députés de la majorité regrettent la politique de la chaise vide de l’opposition qui a manqué une occasion de faire entendre ses arguments.
“L’Assemblée nationale est un lieu de débat. Si vous avez des arguments, si vous êtes convaincants, vous venez développer vos arguments à l’Assemblée nationale et vous convainquez les députés à voter en faveur de votre position. L’absence de l’opposition au débat signifie tout simplement qu’elle n’a aucun argument, aucune explication convaincante de sa position et que tout simplement elle est désespérée, aux abois”, rétorque Iro Sani, premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Le nouveau code électoral est un texte cardinal pour l’avenir politique du Niger alors que le pays devrait voter dans trois ans pour un nouveau chef de l‘État après que le président Mahamadou Issoufou a assuré qu’il ne modifierait pas la Constitution pour briguer un troisième mandat.