Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a fixé mardi la date de l‘élection présidentielle au 24 novembre, selon un décret officiel publié à la suite de consultations sur les moyens de sortir de la crise politique.
Bissau : élection présidentielle en novembre (officiel)
Malgré le bon déroulement des élections législatives du 10 mars, remportées par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) dirigé par Domingos Simoes Pereira, ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest peine à sortir de la crise politique qu’il traverse depuis août 2015.
“Le 24 novembre 2019 est la date retenue pour l‘élection présidentielles”, selon le décret publié après des concertations entre le président Vaz, les 49 partis politiques légalement inscrits dans le pays, le gouvernement et la Commission nationale des élections (CNE).
En mai, la CNE avait proposé la date du 3 novembre pour le premier tour du scrutin présidentiel qui doit se tenir cette année, avec un éventuel second tour le 8 décembre.
L’annonce officielle de cette date n’a pas débloqué le contentieux autour de la composition du bureau de l’Assemblée nationale, où le PAIGC et ses alliés contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102.
Ce blocage contribue au retard persistant de la désignation du Premier ministre, poste pour lequel la majorité parlementaire a proposé M. Pereira.
Le président Vaz a pourtant demandé dans une lettre lundi à M. Pereira que le PAIGC propose un nom.
Le Madem, formé par 15 députés frondeurs du PAIGC, et le Parti pour la rénovation sociale (PRS) se partagent les 48 sièges restants de l’Assemblée, respectivement 27 et 21.
Depuis la reprise des travaux parlementaires le 18 avril, les débats achoppent sur le poste de deuxième vice-président de l’Assemblée, revendiqué par le Madem pour un de ses dirigeants, Braima Camara.
La crise entre les deux hommes, pourtant issus du même parti, a éclaté en août 2015 avec le limogeage par M. Vaz de M. Pereira, qui était alors son Premier ministre.
Elle inquiète d’autant plus la communauté internationale que les élections de 2014 avaient marqué un retour progressif à l’ordre dans ce pays secoué par des tentatives de putsch à répétition.
AFP