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Soudan : les manifestants dénoncent le "coup d'État militaire" contre Béchir
Le ministre de la Défense va diriger le pays
C’est Awad Ahmed Benawf, le ministre de la Défense au Soudan, qui a été nommé à la tête du Conseil militaire de transition, a annoncé la télévision d’Etat dans la soirée. Plutôt dans la journée, ce général qui sert aussi de vice-président dans le pays avait annoncé “la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef” Omar el-Béchir.
Les manifestants qui continuent leur sit-in devant le QG de l’armée, les ONG de défense des droits de l’homme ainsi que la communauté internationale se sont insurgés contre la période de transition de deux années annoncée par l’armée.
L’UE et Washington pour une transition d’ouverture
L’après Béchir au Soudan continue de susciter des inquiétudes. L’Union européenne a demandé à l’armée soudanaise un transfert “rapide” du pouvoir aux civils, tandis que Washington exhorte les militaires à intégrer les civils dans un gouvernement “d’ouverture”.
L’armée n’a encore rien indiqué sur la composition du futur gouvernement.
L’armée durcit le ton contre les manifestants
L’armée soudanaise a ordonné aux manifestants de respecter le couvre-feu nocturne, a indiqué en début de soirée la télévision d’Etat. Des milliers de manifestants continuent d’occuper les rues de la capitale Khartoum. Si certains célèbrent le départ du président déchu Omar el-Béchir, d’autres exigent une transtition civile et non militaire comme l’a annoncé l’armée.
Désormais, le risque d’embrasement se fait plus présent, notamment en cas de non-respect par les manifestants de ce couvre-feu.
Amnesty réclame l’extradition de Béchir à la CPI
Deux ONG internationales de défense des droits de l’homme ont exhorté les nouvelles autorités soudanaises de remettre le président déchu Omar el-Béchir à la Cour pénale internationale, où il sera inculpé de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide dans la région du Darfour.
Le secrétaire général d’Amnesty International, Kumi Naidoo, a notamment rappelé “certaines des plus odieuses violations des droits humains de notre génération” dont est accusé Omar el-béchir. Tandis que son compère de Human Rights Watch a estimé que “les victimes des crimes les plus graves au Darfour ne devraient plus attendre que justice soit rendue”.
La Grande-Bretagne juge longue la période de transition
Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a déclaré que deux années de pouvoir militaire potentiel au Soudan “n’est pas la solution” pour “un réel changement” dans le pays.
Pour la diplomatie britannique, le Soudan a plutôt besoin d’un “leadership civil, représentatif et inclusif”. Omar el-Béchir a été renversé par l’armée, qui le détient sans donner donner de précision sur son lieu de détention.
Après la suspension de la Constitution, l’armée a annoncé une période de transition qui devrait durer deux ans.
L’acteur George Clooney souhaite la réalisation de la volonté du peuple
Pour l’acteur et activiste américain George Clooney, le départ du pouvoir d’el-Béchir à lui seul ne suffit guère. C’est tout son régime qui devrait être déboulonné. Il rappelle par exemple que le ministre de la Défense, Awad Mohammed Ibn Ouf, avait également été sanctionné pour crimes de guerre dans la région du Darfour avec l’ex-président.
C’est la substance de son communiqué qui appelle en outre la communauté internationale à garantir que “le prochain président du Soudan reflète la volonté de son peuple”.
L’Union africaine déplore une “réponse militaire”
Un coup d’Etat n’est “pas une réponse appropriée” aux défis du Soudan et aux aspirations de son peuple, a affirmé ce jeudi Moussa Faki, le président de la Commission de l’Union africaine dans un communiqué après la prise du pouvoir par les militaires au Soudan.
Dans une démarche plus ferme le diplomate a critiqué un “changement de gouvernement inconstitutionnel”, assurant que le Conseil de paix et de sécurité se “réunirait rapidement” pour prendre des décisions appropriées.
Couvre-feu nocture
L’armée a imposé un mois de couvre-feu nocturne après la destitution de l’ancien président Béchir.
Réaction de l‘égypte voisine
Le Caire “confiant dans la capacité du peuple et de son armée” à gérer l’après-Béchir. Le communiqué appelle la communauté internationale à “aider le Soudan à avoir une transition pacifique”.
Sous Béchir, le Soudan et l’Egypte entretenaient des relations houleuses, surtout après que le Soudan a soutenu la construction par l’Ethiopie d’un énorme barrage sur le Nil. L’ouvrage, selon l’Egypte, mettrait en péril son approvisionnement en eau.
Les meneurs de la contestation rejettent le “coup d’Etat du régime”
Les meneurs du mouvement de contestation au Soudan rejettent le coup d’Etat de l’armée qui a destitué le président Omar el-Béchir, remplacé par un “conseil militaire de transition”, et promettent de poursuivre les manifestations.
“Le régime a mené un coup d’Etat militaire en présentant encore les mêmes visages (...) contre lesquels notre peuple s’est élevé”, a indiqué dans un communiqué l’Alliance pour la liberté et le changement. “Nous appelons notre peuple à continuer son sit-in devant le quartier général de l’armée (à Khartoum) et à travers le pays”, a-t-elle ajouté.
Cessez-le-feu
Les nouvelles autorités au Soudan ont décrété un cessez-le-feu sur tout le territoire, comme l’a annoncé le ministre de la Défense. Le pays d’Afrique du Nord est plongé depuis des années dans un conflit, notamment dans la région du Darfour. Reste à savoir si les groupes rebelles qui défient Khartoum dans ces zones s’aligneront sur ce mot d’ordre.
La chute du régime confirmée par le ministre soudanais de la Défense”
Selon le ministre, des dirigeants ont été arrêtés dont Omar El-Béchir. Un conseil militaire va administrer le pays pendant une période transitoire de deux ans.
- L‘état d’urgence est décrété pour 3 mois et l’espace aérien est fermé pendant 24 heures.
- Le puissant service de renseignements au Soudan (NISS) annonce la libération de tous les prisonniers politiques du pays, selon l’agence officielle Suna.
Raid à Khartoum dans les locaux d’un groupe lié au Parti du Congrès National
Cette annonce intervient alors qu’une immense foule réclamant le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies, est réunie à Khartoum, dans l’attente d’une annonce “importante” de l’armée.
- Des soldats soudanais ont mené jeudi matin un raid à Khartoum dans les locaux d’un groupe lié au Parti du Congrès National (NCP) du président Omar el-Béchir, contesté par la rue depuis des mois, ont rapporté des témoins.
Le groupe visé s’appelle le Mouvement islamique, la branche idéologique du NCP, ont indiqué les témoins à l’AFP. L’armée a annoncé jeudi matin une “déclaration importante bientôt”, déclenchant des scènes de liesse devant le QG des militaires à Khartoum, où des milliers de manifestants réclament depuis des jours le départ du président.