Malawi : l'opposition vent debout contre les résultats de la présidentielle

Au Malawi, l’opposition portée par le candidat à la présidentielle Lazarus Chakwera ne compte pas se laisser convaincre par les résultats des élections divulgués par la Commission électorale. L’opposant et son parti du Congrès du Malawi (MCP) entendent notamment porter l’affaire devant les tribunaux alors que Peter Mutharika, le président sortant déclaré vainqueur a été investi ce mardi.

Dans une interview avec la BBC, l’opposant a du reste déploré de “graves irrégularités” lors de la proclamation des résultats, mettant ainsi en cause un matériel utilisé lors du dépouillement. “C’est un système électoral dans lequel les membres de la commission électorale peuvent utiliser le Tipp-Ex [liquide blanc correcteur] sur les bulletins… et pourtant, il n’y a pas de conséquences”, s’est-il plaint.

Durant le dépouillement, ce liquide correcteur – expressément exclu de la longue liste du matériel électoral autorisé – a en effet donné des migraines à la Commission électorale du Malawi. Le principal parti d’opposition disait avoir répéré des ratures et, surtout, un nombre étonnement élevé de taches de “blanc” surchargées de biffures sur les bulletins.

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Satisfecit des observateurs internationaux

La présidente de la Commission électorale s’en était elle-même offusquée. “C’est inquiétant, car c’est généralisé, de Chitipa (nord) à Nsanje (sud)”, a dit Jane Ansah en citant les deux districts les plus éloignés du pays.

Conséquence de cette affaire du “blanc” à effacer, la justice du pays a ordonné un report de plusieurs jours de la proclamation des résultats des élections du 21 mai. C’est finalement dans la soirée de lundi que la MEC a annoncé la réélection du sortant Peter Mutharika avec 38,57 % des voix, devant le chef de l’opposition, Lazarus Chakwera (35,41 %).

Le président réélu a quant à lui rejeté les critiques de son opposition, dressant en contre-champ le satisfecit des observateurs internationaux et de la société civile. Ces derniers s‘étaient réjouis de la bonne tenue du scrutin sans toutefois évoquer le scandale du “blanc” à effacer.
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