12e vendredi consécutif de manifestations en Algérie depuis le début de la contestation contre le régime et contre la présidentielle prévue le 4 juillet prochain.
Algérie : 12e vendredi consécutif de manifestations
Une forte mobilisation en ce premier vendredi du mois de ramadan au départ du cortège peu après la fin de la grande prière hebdomadaire.
Plusieurs rues autour de la Grande Posteétaient noires de monde avec une foule convergeant vers ce bâtiment emblématique du centre d’Alger devenu le point de ralliement de plus de deux mois de manifestations dans la capitale.
“Dégage Gaïd! Dégage Bédoui! Dégage Bensalah!”, scandaient les manifestants à l’adresse de plusieurs personnalités comme le général Ahmed Gaïd Salah, chef d‘état-major de l’armée et homme fort du pays depuis la démission le 2 avril, du Premier ministre Noureddine Bedoui, et du chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah.
Le général Gaïd Salah a été un temps vu comme un allié de la contestation après avoir lâché M. Bouteflika, ce qui avait rendu la démission du président inéluctable après vingt au pouvoir.
Vendredi, comme la semaine précédente, il était particulièrement visé par les manifestants pour qui : l’Algérie “est une République, pas une caserne”, “l’armée est notre armée et Gaïd nous a trahis”, lançaient-ils.
Les contestataires qui accusent le général Gaïd Salah de vouloir imposer de force le processus de transition en cours et l‘élection présidentielle ont promis de poursuivre leur manifestation.
Plusieurs incarcérations enregistrées
Après celle de plusieurs riches hommes d’affaires accusés de malversations, l’incarcération dans la semaine de Saïd Bouteflika, longtemps considéré comme un tout-puissant “président bis” jusqu‘à la démission de son frère Abdelaziz Bouteflika, a été bien accueillie par les manifestants.
Pour de nombreux Algériens, Saïd Bouteflika a joué un rôle dans les efforts pour maintenir coûte que coûte son frère au pouvoir, malgré l’AVC dont le président avait été victime en 2013.
Deux anciens patrons des tentaculaires services de renseignements, les généraux Mohamed “Toufik” Mediene et Athmane “Bachir” Tartag, ont aussi été incarcérés. Tous trois sont accusés d’atteinte à l’autorité de l’Etat et complot contre l’armée.
Si ces incarcérations ont été accueillies avec satisfaction par les manifestants, ces derniers peinent à dissiper l’impression que ces arrestations sont surtout l’occasion d’une purge au sommet dans le cadre d’une lutte de clans de l’Ancien Régime.
Elles avaient été précédées par l’incarcération de richissimes hommes d’affaires pour la plupart liés au clan Bouteflika, et de nombreux observateurs y ont vu la main du général Gaïd Salah.
Le placement en détention provisoire, jeudi, de Louisa Hanoune, pasionaria trotskiste et cheffe du Parti des Travailleurs (PT, 11 députés), a aussi été vu par plusieurs organisations liées à la contestation comme une tentative de l’armée d’imposer par “la force” le processus constitutionnel de transition en cours.
AFP