Dans le quartier sud-africain de Juju Valley, le décor peu paraître banal : un terrain presque vague et quelques logements précaires. À Polokwane pourtant, dans la province du Limpopo, ces cases en tôles et en planches revêtent une dimension politique à l‘échelle de toute l’Afrique du Sud.
Afrique du Sud : des logements informels exclusifs aux partisans de Malema
Elles sont essentiellement habitées par les partisans des Combattants de la Liberté économique, l’EFF, le parti de Julius Malema. Le nom Juju Valley a d’ailleurs été inspiré par le prénom du leader de l’extrême gauche.
“Ils nous ont donné un terrain gratuitement et maintenant, je reste ici. Je n’ai pas à payer le loyer. C’est pourquoi j’adore la Juju Valley parce tout ici est encore gratuit. J’aurais aimé être ici avant quand je travaillais encore, car je vois que tout va bien ici. Il n’y a pas de crime. En fait, nous nous amusons”, s’enorgueillit Esther Letsoalo, femme d’affaires et partisane des Combattants pour la Liberté économique.
Un terrain disputé
Pas de loyer à payer donc, un avantage qu’il faudrait nuancer avec l’absence relative des services publics. Peu importe cependant pour les supporters des Combattants pour la liberté économique… Juju Valley présage de ce que peut faire Malema s’il est élu.
“Ils ne vont jamais vendre l‘âme de ceux qui se sont battus pour la terre et ils résident à Juju Valley, ils ont pris possession de Juju Valley, ils s’aiment les uns les autres à Juju Valley. Je vous dis qu’il a une vision, il y a une mission, ils savent où ils vont”, rétorque Jossey Buthane, responsable provencial de l’EFF.
Le parti de Julius Malema a fait de l’accélération de la réforme foncière en Afrique du Sud le point phare de sa campagne pour les élections générales. L’EFF affirme toutefois avoir reçu en don le terrain de Juju Valley. Une affirmation contestée par la mairie de Polokwane.