MTN a introduit lundi sa demande d’entrer à la bourse des valeurs immobilières de Lagos lundi. De quoi favoriser un dégel dans les relations tendues entre le géant sud-africain de la téléphonie mobile et l‘État nigérian.
Nigeria : quand MTN frappe à la porte de la bourse de Lagos
L’annonce a été faite lundi par la commission nigériane des valeurs mobilières (Securities and Exchange Commission (SEC). Le régulateur de la Bourse de Lagos affirme en effet avoir reçu la demande de MTN.
« La SEC confirme avoir reçu une demande d’introduction de MTN sur le Nigerian Stock Exchange », a déclaré Efe Ebelo, responsable de communication au sein de la SEC.
Si le Nigeria en tant que pays le plus peuplé d’Afrique est considéré comme le plus important marché de MTN sur le continent, les relations entre la multinationale sud-africaine ont souvent été des plus tumultueuses.
En août dernier par exemple, la banque centrale nigériane avait infligé une amende de de 5,8 milliards de nairas, soit 16 millions de dollars à quatre banques pour avoir aidé MTN à réaliser un rapatriement « illégale » de fonds.
Et ce n’est pas tout. En octobre 2015, le régulateur nigérian avait infligé à l’opérateur de téléphonie mobile, une amende de 5,2 milliards de dollars pour avoir omis de supprimer 5,1 millions de cartes SIM non enregistrées, comme demandé par le gouvernement.
Une décision qu’Abuja avait justifiée en évoquant un argumentaire sécuritaire craignant que les insurgés de Boko Haram n’utilisent des cartes SIM non enregistrées pour planifier et exécuter des attaques dans le nord-est du pays.
En décembre 2015, l’amende avait été réduite à 3,4 milliards de dollars, puis ramenée en juin 2017 à 1,7 milliard de dollars, ce qui à l‘époque équivalait à 330 milliards de nairas. Le paiement s’est échelonné sur 3 ans.
Cette entrée en bourse pourrait soigner l’image de marque de MTN, quitte à apaiser le courroux d’Abuja.