La République démocratique du Congo est-elle entrée dans les calculs du groupe extrémiste Etat islamique ? Tout porte à le croire si on se fie aux messages diffusés par l’agence de propagande du groupe. L’EI y annonce avoir perpétré une attaque dans la localité de Kamango, près de la frontière avec l’Ouganda. Précisément dans une caserne du village Bovata.
Pour la première fois, l'Etat islamique revendique une attaque en RDC
Bilan de cette agression, trois soldats congolais tués et cinq autres blessés, selon le groupe djihadiste. Du côte de l’ONU en RDC, si on reconnaît l’existence de cette attaque dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17, on revoit cependant le bilan à la baisse : deux militaires et un civil tués.
Pour autant, l’attaque est-elle du fait de l’Etat islamique comme le groupe voudrait le faire croire ? Des doutes persistent. Premièrement, sur les raisons pour lesquelles l’EI voudrait revendiquer une attaque d’envergure modeste. Mais aussi, parce que jusque-là, aucune filiation n’a été clairement établie entre l’EI et les ADF, rébellion venue de l’Ouganda qui a jusque-là tenu en contrôle la région de l’Est en RDC.
Selon le Groupe d‘étude sur le Congo basé aux Etats-Unis, les ADF ont tenté ces dernières années une ramification avec des groupes djihadistes. “Nous savons qu’il y a des liens entre l’État islamique et les ADF en RDC, mais il est difficile de savoir exactement la nature de ces liens”, a confié à RFI Jason Stearns du GEC. La Monusco, elle, estime qu’aucune hypothèse n’est à négliger.
L’Est de la RDC est tombée sous la coupe d’une multitude de groupes rebelles qui y règnent sans loi ni fois. Parmi ces entités, les ADF, historiquement des musulmans ougandais luttant contre le président Museveni et dont l’organisation reste voilée de mystère.