Le gouvernement angolais a accordé une quatrième licence de téléphonie mobile à une toute jeune entreprise locale, qui va mordre sur les intérêts que détient la famille de l’ancien président José Eduardo dos Santos dans ce juteux secteur.
Angola : la 4ème licence de téléphonie attribuée à l'Angolais Telsar
“La société angolaise Telstar a remporté l’appel d’offres public international pour le quatrième opérateur de télécommunications en Angola”, a annoncé vendredi le ministre des Télécommunications José Carlos da Rocha.
Telstar a décroché la licence, d’un prix affiché à 120 millions de dollars (106 millions d’euros), au terme d’une compétition qui a réuni 27 entreprises, a précisé M. da Rocha.
Le géant sud-africain de la téléphonie MTN s‘était retiré de l’appel d’offres à la fin de l’année dernière.
Le 4e réseau mobile angolais doit être opérationnel d’ici un an.
Deux entreprises privées se partageaient jusque-là la quasi-totalité du secteur de la téléphonie mobile en Angola, Unitel (80%) et Movicel (près de 20%).
Considérée comme la femme la plus riche d’Afrique, Isabel dos Santos, fille aînée de l’ex-président dos Santos, possède plus de la moitié du capital d’Unitel. Sa demi-sœur Welwitschia dite “Tchize” détient elle des parts dans celui de son concurrent Movicel.
Un troisième opérateur, la compagnie publique Angola Telecom, en cours de privatisation partielle, a récemment fait elle aussi son apparition dans la téléphonie mobile.
Le choix de Telstar a fait froncer quelques sourcils en Angola.
Cette start-up n’a été créée qu’en janvier 2018, avec pour actionnaires un général angolais, Manuel Joao Carneiro, et un entrepreneur, Antonio Cardoso Mateus.
Selon l’hebdomadaire angolais Expansao, elle serait liée à la société Mundo Telecomunicaçoes, propriété de plusieurs anciens ministres ou conseillers du président dos Santos.
Le ministre da Rocha a défendu vendredi son choix devant la presse, affirmant que le processus avait été “transparent”.
L’ouverture du secteur des télécommunications fait partie du programme du président angolais Joao Lourenço pour relancer l‘économie du deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, qui peine à se relever des conséquences de la forte chute des prix du brut en 2014.
Cacique du régime, M. Lourenço a succédé à M. dos santos en 2017 et a congédié depuis la plupart des proches de son prédécesseur de la tête des institutions et entreprises publiques.
Malgré la manne pétrolière, la population angolaise reste l’une des plus pauvres du continent africain.