Le Japon n‘échappe pas à la vague mondiale de pédophile qui gangrène l‘Église catholique. Au pays du soleil levant, le clergé a annoncé ce mardi la prochaine ouverture d’une enquête suite à des accusations d’abus sexuels sur des enfants par des membres de l‘Église. Explications.
Scandale de pédophilie : l'Église catholique du Japon va enquêter
La décision a été prise la semaine dernière par le comité permanent de la Conférence des évêques. L’enquête couvrira les 16 diocèses que compte le Japon, aux dires d’un des porte-paroles de la Conférence. C’est au cours d’une enquête menée par le clergé japonais en 2002 et 2012 à travers les diocèses de tout le pays que cinq cas de pédophilie ont été recensés.
Le porte-parole de la Conférence des évêques apporte des détails sur la nouvelle enquête. Selon lui, l’investigation se penchera sur la manière dont les cinq cas de pédophilie (signalés lors de la première enquête) ont été traités. L’accent sera particulièrement mis sur “les sanctions à l’encontre de ceux qui ont été impliqués et la réponse donnée aux victimes”.
Quant aux détails se référant “notamment sur le processus qui sera utilisé et sur ce qui sera ou non rendu public”, ils seront décidés plus tard, a ajouté le porte-parole dont le nom ne nous a pas été révélé. La nouvelle enquête comprend un second volet. Celui-ci couvrira une nouvelle vague d’accusations.
A ce propos, dimanche dernier, des personnes victimes présumées d’abus sexuels commis par des membres de l‘Église catholique japonaise ont manifesté à Tokyo. Présent à ce rassemblement, l’archevêque Joseph Mitsuaki Takami, de Nagasaki (sud-ouest du Japon), s’est voulu compatissant à l‘égard des mécontents. Il leur a demandé pardon pour ne “pas être parvenu à faire plus” pour démasquer et résoudre ces cas de pédophile. Ses propos ont été rapportés par le journal Mainichi Shimbun.
Une visite du pape au Japon pour calmer les colères ?
L’ouverture de cette nouvelle enquête au Japon se fera un peu plus d’un mois après le sommet contre les scandales de pédophilie au sein de l‘Église catholique qui s‘était tenu au Vatican fin février. Un sommet inédit qui avait rassemblé jusqu‘à 114 présidents de conférences épiscopales.
Lors de ce rassemblement d’envergure, le pape François avait qualifié les violences sexuelles infligées aux enfants de “crimes abominables qui doivent disparaître de la face de la Terre”, ajoutant que le clergé se transformait en “un instrument de Satan”.
En novembre de cette année, le pape François se rendra au Japon. Si cette visite se confirme, elle sera la première d’un souverain pontife, environ 40 ans après celle de Jean Paul II. Cette visite de la tête de l‘Église catholique permettra-t-elle de faire baisser la tension grandissante au Japon ? Pas si sûr, d’autant que la grande conférence du Vatican a accouché d’une souris, si l’on se réfère aux désillusions exprimées par de nombreux fidèles catholiques.
Pour rappel, ces derniers n’avaient pas caché leur déception, déplorant le manque d’engagement du pape quant aux sanctions à infliger aux pédophiles qui pullulent dans l‘Église catholique.
Le Japon, pays à fort taux de bouddhistes, compte une minorité de chrétiens catholiques dont le nombre est estimé entre 450.000 et 537.000 fidèles. Introduit dans l’archipel au XVIe siècle, le catholicisme y est pratiqué par environ 0,5 % de la population et se trouve sous la direction du souverain pontife, chef de suprême de l‘Église catholique romaine.
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